Vie d’élue, aujourd’hui Ysabelle nous présente son quotidien d’élue départementale et de fonctionnaire dans des collectivités territoriales rurales, une mission difficile mais valorisante.

Je me présente, je suis Ysabelle JOCHYMSKI et je suis âgée de 48 ans.

J’exerce la noble et belle profession de secrétaire de mairie dans différentes collectivités territoriales rurales, un métier en perpétuelle évolution mais extrêmement riche par sa diversification.

Je suis également élue locale à l’échelon départemental. C’est mon second mandat. Mon premier mandat a été un mandat d’observation et de compréhension du système à un échelon supérieur et ce second mandat est plus incisif et déterminant.

Secrétaire de mairie, un sacerdoce qui nécessite une volonté, une pugnacité et une plénitude.

C’est un métier qui nécessite de grandes facultés de compréhension, d’écoute et d’adaptation pour soi-même car il nécessite une évolution permanente mais également pour s’adapter aux différents élus.

Il nécessite également un besoin impératif d’approfondissement des connaissances car il est de plus en plus juridique et moins administratif qu’auparavant.

Toutefois, c’est une profession qui a des points négatifs.

La principale difficulté réside dans un manque de temps permanent, les horaires étant très contraints et ne permettant pas toujours d’approfondir les dossiers :
les tâches administratives sont ou deviennent robotiques et survolées faute de temps et de bons conseils. Et comme la secrétaire de mairie est hélas souvent seule dans ce dédale administratif, la création d’un réseau est plus que nécessaire.

Par ailleurs, il est nécessaire de cumuler plusieurs postes afin d’obtenir un temps plein, ce qui peut être contraignant en raison des nombreux déplacements.

Enfin, le manque de reconnaissance est prégnant car même si l’on estime que la secrétaire et le maire forme un binôme reconnu, celle-ci est trop peu appréciée.

Conseillère départementale, un passage entre les deux espaces

Je vais certainement jeter un pavé dans la mare en précisant qu’encore aujourd’hui, une femme élue doit se battre davantage afin de démontrer sa capacité et son envie d’évoluer dans ce monde politique. Et il aura fallu une loi pour reconnaitre le binôme … Quelle belle reconnaissance…

Franchir la barrière du positionnement n’est pas simple. Cette frontière nous bouscule et nous fait nous remettre en question.

Ces deux mondes sont très intéressants et dynamiques, nous obligent au respect de la réglementation et à être plus performants.

Forte de cette expérience, de cette richesse d’esprit, je me considère comme « une plus-value » ou « une valeur ajoutée » car je peux apporter aux élus un atout de conseils, de performance et de compréhension dans les dossiers.

Je me considère comme une élue de terrain pour et au le service des citoyens.

Cette double casquette, une réelle plus-value.

Certes, cette double casquette fait peur à cause d’une trop lourde réglementation, une rigueur quelques fois excessive et déconcertante ; mais fait également peur aux élus qui ne comprennent pas l’avantage de cette double casquette.

Par exemple lors d’un conseil municipal pour un dossier en relation avec le département, je peux aider, voire diriger, vers le bon service, le plus compétent, donner un conseil plus avisé. Cela peut être plus valorisant pour tous.

La double casquette provoque, et je le dis ouvertement, de la jalousie. Surtout en étant une femme élue et une femme fonctionnaire, je subis toujours des remarques déplacées, et un vrai mélange des genres entre vie publique et vie privée. Il est essentiel de protéger sa vie privée et sa vie familiale.

Pour conclure cette double casquette est une richesse d’esprit, de savoir être et savoir-faire, aussi bien pour le métier de fonctionnaire d’une collectivité territoriale, que le mandat d’élue.