Aujourd’hui, se lancer dans l’agriculture sans avoir des moyens conséquents est compliqué. Et cela l’est davantage si on souhaite produire en respectant l’environnement. Mais en Nouvelle-Aquitaine, une association, la Ferme…

Aujourd’hui, se lancer dans l’agriculture sans avoir des moyens conséquents est compliqué. Et cela l’est davantage si on souhaite produire en respectant l’environnement. Mais en Nouvelle-Aquitaine, une association, la Ferme de la Glutamine est prête à accompagner les nouveaux projets. Et la réussite est au rendez-vous.

La Ferme de la Glutamine, une association pour soutenir les nouveaux agriculteurs

La Ferme de la Glutamine, créée par Charles-Edouard Oksenhendler et Sarah du Vinage se présente comme « une association de promotion d’une agriculture durable, vivrière et radieuse ». Elle propose dans ce but du coworking agricole afin d’aider les maraîchers à pérenniser leurs nouvelles exploitations. En effet, se lancer dans cette culture aujourd’hui est extrêmement difficile, comme l’indique Charles-Edouard Oksenhendler : « Il y a une centaine de maraîchers, par mois, en Nouvelle-Aquitaine qui essait de s’installer. Et malheureusement, il n’y en a que deux qui arrivent à être financés par le secteur bancaire. » C’est pour cela qu’il a décidé d’accompagner ceux qui veulent se lancer dans l’aventure : « La Glutamine, c’est une association qui permet d’équiper les maraîchers d’un toit, d’un outil de travail, d’une éolienne, vélotracteur,… ». L’objectif est de les aider jusqu’à ce qu’ils puissent obtenir les financements adéquats : « Sur un accompagnement de 36 mois, on permet à ces maraîchers de présenter deux à trois chiffres d’affaires sous la forme de bilan, au secteur bancaire, et donc de devenir bankable aux yeux du système bancaire traditionnel ».

Une « ferme-lab » à Tresses

Mais l’association ne se contente pas d’accompagner les maraîchers, leur objectif est aussi de promouvoir une agriculture alternative, plus écologique et respectueuse de l’environnement. La Ferme de la Glutamine souhaite être un laboratoire des nouvelles pratiques agricoles.

C’est pour cela que Charles-Edouard Oksenhendler et Sarah du Vinage ont décidé d’implanter une ferme à Tresses, surun terrain de 6,5 hectares. Seize maraîchers sont sélectionnés et pourront s’exercer sur une parcelle de 4.000 m², à tour de rôle. Pour Charles, il faut : « former de jeunes maraîchers à l’agriculture biologique, faciliter leur insertion professionnelle, faire émerger de nouveaux savoirs en agroécologie, rapprocher l’agriculture des villes, sensibiliser le public aux questions d’alimentation et d’environnement ! ». Ils posséderont chacun un conteneur réaménagé et un espace de stockage spécifique. Les premiers agriculteurs sont en place depuis janvier 2018 pour deux à trois ans d’incubation.

Sur le terrain, se trouvent aussi des Tinyhouse, des petites habitations vivables mobiles. « Ça revient à 30.000 euros mais on propose un système de location avec option d’achat pour que quelqu’un avec zéro euro en poche puisse postuler », rappelle Charles-Édouard Oksenhendler, au journal 20 minutes.

Des systèmes ingénieux pour une agriculture verte

Dans l’optique de proposer des pratiques alternatives, la Ferme de la Glutamine était présente sur les quais à Bordeaux de septembre à novembre 2017. Les chalands pouvaient les rencontrer et découvrir les dernières innovations écologiques agricoles que Charles se faisait un plaisir de présenter :

  • un potager permettant de cultiver 150 salades sur 1m² au sol… En les effeuillant, le rendement est considérable : « On peut nourrir une famille grâce à la ferme aux salades pendant un an, sans soucis puisqu’elles continuent de grandir sans qu’on ne les coupe jamais ». Les plantes sont arrosées par un système de cascade : « quand on arrose la planche du haut, elle hydrate, par capillarité, toutes les planches du dessous. »
  • un vélotracteur : le concept du Bicitractor a fait ses preuves à l’étranger. Aujourd’hui, il s’impose en France. Comme son nom l’indique, il permet de cultiver les terres de manière écologique, et son rendement est plus important qu’on pourrait l’imaginer : en sept heures, il est possible de travailler sur un hectare. La sécurité sociale agricole soutient désormais ce véhicule agricole, comme le confirme Charles-Edouard Oksenhendler : « On a réussi à donner l’envie à la MSA de financer la moitié de ce vélotracteur, au même titre que les tracteurs habituels qui fonctionnent à l’énergie fossile. »

– une éolienne en autoconstruction. « Quand il y a plus de quatre mètres de vent par seconde, elle produit 2.000 W/h ».

Repenser l’agriculture sous le prisme de l’écologie aujourd’hui est essentiel et grâce à ces initiatives, une agriculture respectueuse de l’environnement est désormais possible.