En politique il faut savoir se faire entendre. S’affirmer dans son mandat politique, c’est être respecté et écouté. 3 principes à connaître

En politique il faut savoir se faire entendre. Loin de n’être qu’une “simple” question de communication, l’affirmation joue un rôle prépondérant dans un mandat. S’affirmer dans son mandat politique, c’est être respecté et écouté. 3 principes à connaître.

Parler au “je”

Utiliser la première personne c’est considérer – et faire considérer aux autres – que la personne existe. Donner de la valeur à son action c’est aussi passer par cette représentation. Si, bien évidemment, l’action est collective quand il s’agit d’un mandat, il n’en reste pas moins que les élu.e.s incarnent leurs délégations et doivent pouvoir s’en attribuer les mérites… dans la limite du raisonnable.

Fini les “on” ou les “nous” de groupe. Quand vous avez travaillé des heures sur une mise en place, vous êtes légitime à en parler à la première personne ! Nombre de collectivités laissent leurs élu.e.s seul.e.s face à la problématique, sans accompagnement. Nombre d’élu.e.s retroussent leurs manches et déplacent parfois des montagnes pour le bien commun. Dès lors, est-ce mal de l’énoncer ? Et bien non.

Parler au “je” c’est faire prendre conscience de son action aux autres, mais aussi à soi-même. Et ce n’est pas exclure ceux qui ont pu travailler, un temps, sur le dossier en question. “J’ai dû gérer le dossier de la mise en place des TAP. Heureusement, les associations ont joué le jeu, je suis fière de la réalisation !” Tout est question d’énonciation et de contexte, utiliser le “je” ne fera pas de vous quelqu’un qui s’accorde tous les mérites si vous savez reconnaître l’action des publics externes. Comme pour toute action, doser c’est important mais oser est essentiel ! Allez-y osez être reconnu.e pour votre action 😉

Regarder l’autre

Autre point d’importance dans l’affirmation, c’est l’attitude aux autres. En politique – certainement plus qu’ailleurs – assumer ses choix est primordial. Pour assumer, il existe plusieurs moyens : le post facebook, qui vous permet de mettre de la distance, le billet sur un blog, qui vous laisse la main sur l’argumentaire, un discours, qui met une posture en évidence. Mais, moyen de communication par excellence, l’échange, reste le plus incarné.

Face aux citoyens, face aux autres élu.e.s, face aux acteurs associatifs ou économiques, regardez vos interlocuteurs. Nous avons tous vécu le regard fuyant de quelqu’un qui nous évite ou ne croit pas en ce qu’il dit. Quelle est l’image que nous en retenons ? Beaucoup de choses mais certainement pas celle d’une personne de confiance et affirmée.

Je ne vous parle pas d’une bataille de regard pour savoir lequel lâchera en premier. Mais bien un regard bienveillant et pourtant totalement assumé lors d’un échange, quand vous parlez mais aussi quand la personne en face répond. Mettre de la valeur dans sa parole et dans celle des autres ne vous rendra que plus respecté.

Se féliciter

S’affirmer, ce n’est pas que passer par l’approbation et la validation des autres, c’est aussi valider ses propres actions et ses choix. “On n’est jamais mieux servi que par soit même” et bien oui ! En politique, la critique est si facile, qu’il faut aller chercher les félicitations là où elles peuvent exister. A commencer par vous.

Finalement, la violence du monde politique n’est parfois rien à côté de ce que chacun s’inflige à lui même. Alors, autant faire diminuer cette douleur grâce aux points sur lesquels nous avons le contrôle. Par exemple : l’estime de soi.

La première des félicitations : vous êtes engagé.e et agissez pour le bien commun ! Combien autour de vous sont capable de sacrifier une partie de leurs loisirs, de leur vie personnelle et même parfois professionnelle pour cette vaste énigme qu’est le bien commun ? Laissez-moi vous souffler la réponse : très peu. Un engagement démocratique tel que celui d’élu.e est “félicitable” : tous les jours et même tous les matins au réveil, on devrait vous féliciter ! Alors, si la sonnerie du téléphone ne le fait pas encore, faites-le pour vous.

Et pour continuer sur votre dynamique, pas besoin de chantiers à 8 millions d’euros. Vous pouvez vous féliciter pour une réunion bien menée, une négociation rudement engagée ou même un échange sain et honnête. Si vous vous félicitez vous vous estimerez. Et ça, c’est une des étapes de l’affirmation 😉

S’affirmer en politique, ce n’est pas forcément une histoire de crier le plus fort. S’il faut savoir se faire entendre, les champs annexes et relatifs à l’affirmation sont souvent nombreux et peuvent être engagés par vous-même. De la façon de parler d’un projet, à celle de regarder les autres ou de se considérer, de nombreuses barrières sont à actionner pour être un.e élu.e affirmé.e. Maintenant… à vous de jouer !