A l’approche des élections municipales de 2020, nous vous proposons d’initier une chartre pour votre liste qui répond aux enjeux de parité.
A six mois du prochain scrutin des élections municipales, les programmes et les listes commencent à se dessiner plus clairement.
Pourtant, les élues locales nous font régulièrement remonter leurs difficultés quant au recrutement de nouveaux colistiers et colistières.
Peur de ne pas avoir le temps, inquiétude à l’idée de faire office de pot de fleurs sur une liste où seule la tête de liste est entendue ou encore crainte de ne pas être à la hauteur… nombreux peuvent être les freins à l’engagement sur une liste pour les municipales 2020 et cela touche plus particulièrement les femmes qui ont longtemps été tenues éloignées de ce type de responsabilités.
Pour contrer au mieux ces problèmes de recrutement, il est alors essentiel de vous montrer à l’écoute et soucieuse du bon fonctionnement au sein de votre liste. C’est pourquoi nous vous proposons d’initier une charte de fonctionnement de la campagne électorale à proposer à la signature de tous vos colistiers dès le début de votre campagne.
Voici quelques pistes pour une charte de fonctionnement qui saura répondre aux enjeux de parité au sein de votre liste :
Les horaires de réunions
Facteur principal de décrochage chez les élu.es (femmes, actifs…), les réunions à rallonge donnent rapidement le vertige aux futurs colistiers et colistières qui ne voient généralement pas comment ils pourront concilier leur vie professionnelle, leur vie privée et leur nouvel engagement politique.
Engagez-vous à tenir des réunions à des horaires raisonnables et surtout à respecter une durée raisonnée, le fait de s’engager à ne pas dépasser 2 heures par réunion suffit le plus souvent à convaincre.
En plus de rassurer vos futur.es candidat.es, cela aura l’avantage de faire gagner en efficacité vos échanges !
Et n’oubliez jamais : pensez à dissocier ce qui doit être impérativement traité en réunion de ce qui peut être arbitré par email, cela fera gagner du temps à tout le monde.
La prise de parole alternée
L’exercice du mandat ou la présence sur une liste peuvent être particulièrement intimidants, les personnalités que vous allez solliciter pour rejoindre votre liste peuvent être inquiètes à l’idée de devoir prendre la parole ou alors de ne pas réussir à se faire entendre dans le débat.
Cette inquiétude vient aussi bien du fait que quelque soit le milieu dans lequel on évolue, la prise de parole est rendue plus difficile pour les femmes. Fait tellement systématique, qu’un terme anglais a été créé pour définir le fait de couper la parole aux femmes en réunion : le manterrupting.
Pour lutter au mieux contre le découragement qui pourrait rapidement poindre chez celles qui n’arriveraient pas à se faire entendre malgré leurs efforts : engagez-vous à imposer un tour de parole paritaire dans le cadre des réunions officielles.
Cela permettra aux femmes, mais aussi aux personnalités timides de tous genres, de s’exprimer plus librement et de prendre plus rapidement leur place au sein de votre liste.
Une répartition équitable et non genrée des compétences
Brisez la crainte de la « femme potiche/pot de fleurs » !
Votre charte de fonctionnement vous permet de vous engager à favoriser une répartition équitable des délégations au sein de votre futur conseil municipal.
Au-delà de l’équité numéraire, pensez également à ne pas genrer la répartition des missions : une femme n’a pas nécessairement vocation à s’occuper de la vie scolaire et à l’inverse un homme ne se passionne pas forcément pour la voirie. Montrez-vous prête à être à l’écoute des attentes des colistiers et colistières.
La visibilité dans les médias et au fil de la campagne
Pendant la campagne puis dans le cadre du mandat, les hommes élus ont plus régulièrement la parole dans les médias.
Un constat qui a d’ailleurs été dénoncé dans le cadre du travail de la délégation Droit des Femmes qui a imposé au CSA une meilleure répartition de la couverture médiatique entre les femmes et les hommes en 2019.
Moins inquiets à l’idée de prendre la parole en public ou élus de longue date, les hommes sont mieux exposés.
En proposant dans votre charte de fonctionnement une meilleure répartition des apparitions publiques entre les colistiers et colistières de votre liste, vous pourrez veiller à faire en sorte que les candidat.es puis élu.es apparaissent en binôme paritaire chaque fois que cela sera possible.
Nous vous encourageons également à imposer une forme de solidarité dans le fonctionnement de votre liste : lorsqu’un journaliste souhaite évoquer un dossier d’urbanisme est que c’est une femme qui en est en charge, engagez la liste/les élu.es à rediriger le journaliste vers elle.
En d’autres termes, ne le laissez pas par pur confort de sa part appeler l’adjoint à la voirie car il le connait mieux.
Pour plus de conseils pour votre campagne des municipales 2020, n’hésitez pas à télécharger notre guide de la candidate