Face à l’attractivité des métropoles, les milieux ruraux et la campagne doivent réinventer leurs services de mobilité

N’ayant pas le pouvoir attractif des métropoles et autres zones urbaines, le milieu rural et sa campagne sont obligés de trouver des solutions de mobilité pour les concurrencer et attirer ou conserver des acteurs de dynamisme économique.

Le covoiturage

La question de la mobilité va donc être un des enjeux majeurs pour l’accès aux emplois comme aux services dans les territoires ruraux mais celle-ci va se heurter au manque de transports publics. Celui-ci entraîne l’isolement, surtout pour les personnes les plus fragiles mais aussi la saturation des véhicules individuels dans les zones péri-urbaines. Le développement des transports en commun ou des transports à la demande, des dispositifs solidaires pour les publics les plus fragiles et des opérations du covoiturage constituent des axes de travail pour de nombreux territoires

Ne pouvant rivaliser dans le domaine des transports en commun (la faible densité de population ne permet pas de mettre en place un réseau assez important pour constituer une alternative efficace à la voiture individuelle), les services vont représenter un enjeu prioritaire pour les territoires ruraux. L’accueil de nouvelles populations va donc nécessiter d’offrir une gamme suffisante de services de qualité.

La mobilité est aujourd’hui étroitement liée à l’automobile. La voiture est en effet perçue comme un outil de liberté, qui peut répondre instantanément à nos besoins de mobilité. Si ce constat se vérifie en milieu urbain, il est encore plus prononcé en milieu rural, où les transports collectifs sont peu présents.

Problème, aujourd’hui près de 80% des français roulent seuls dans leur véhicule (polluant). Dès lors, repenser ses modes de déplacement revêt un enjeu majeur et le covoiturage s’impose comme une solution très intéressante afin de réduire drastiquement le rejet de gaz polluants.

Le covoiturage se présente comme étant une belle solution à ces différents constats. Comment le mettre en œuvre :

  • En tout premier lieu, ainsi que pour tout projet, il est indispensable d’établir un diagnostic qui va permettre d’évaluer les besoins précis du territoire, d’établir des objectifs, de définir des solutions, d’identifier les publics et différents acteurs concernés ;
  • La multitude et le morcellement des initiatives est un obstacle au développement du covoiturage car l’offre devient alors peu lisible, ce qui risque de rebuter des intéressés. Il faudra donc mettre en place un système centralisé au niveau local (par document papier, par courriel, par SMS ou par téléphone, par un site Internet…) ;
  • Ce dispositif de mise en relation offre/demande ne sera efficace que s’il est connu et accessible. Il est donc primordial de prévoir un plan d’animation (rencontres publiques, dans les entreprises, sur les marchés…) et de communication (affiches, flyers…). Pour cela, un partenariat entre les collectivités locales, les associations locales, les travailleurs sociaux, les entreprises, des groupes d’habitants… s’avèrera extrêmement précieux ;
  • Création d’aires de covoiturage (lieux sécurisés et identifiés où les covoitureurs peuvent se poster pour attendre leur conducteur) mais aussi de parkings afin d’y laisser son véhicule. Une jonction avec les lignes de transport en commun peut s’avérer utile, ainsi que l’installation d’une borne ou tout autre signalétique visible de loin afin de rendre l’aire ou le parking identifiable.
  • Etablir une « charte de bonne conduite » pour les usagers, précisant notamment les différents points juridiques potentiellement méconnus (l’organisateur de la mise en relation ne peut pas être tenu responsable en cas d’accident, le conducteur et le passager sont soumis sensiblement aux mêmes engagements que pour un trajet hors-covoiturage, etc).

Impulser le covoiturage à l’échelle d’un territoire peut être une stratégie parfaitement pertinente répondant à de nombreuses problématiques contemporaines :

  • Enjeu environnemental avec la réduction d’émission de gaz à effet de serre ;
  • Accès facilité à la mobilité pour certaines populations (démunies et/ou en insertion) pour qui les coûts d’utilisation de la voiture représentent un obstacle à l’emploi, aux services ou aux loisirs ;
  • Enjeu économique : une mobilité efficace est aussi une mobilité moins coûteuse ;
  • Urbanisme et cadre de vie : la ville sera plus apaisée grâce à la réduction du nombre d’automobiles (moins de bruit, d’embouteillages, de pollution et plus d’espace) ;
  • Équilibre entre ville et campagne : la ville concentrant la majorité des commerces, des services et des emplois, les milieux ruraux vont donc être naturellement souvent tournés vers les villes, entraînant mécaniquement un besoin de déplacement important. Un ré-équilibrage et une solidarité entre ville et campagne est donc nécessaire ;
  • Enjeu sécuritaire: moins de voitures sur la route ne peut qu’entraîner moins de danger sur la route !

La simplification de la mobilité

A l’ère du numérique, fourmillent les initiatives, institutionnelles, privées ou de particuliers, essayant d’apporter des réponses à ce besoin de réinventer les modes de déplacement. Coup de projecteur sur Moovizy, nouvelle application de transport lancée par la métropole de Saint-Etienne.

Développée par Cityway, filiale numérique du groupe Transdev, cette application mobile (compatible Android et Iphone) regroupe l’offre de tous les opérateurs de mobilité présents sur le bassin stéphanois. L’idée est de fournir un service de mobilité « tout en un », permettant de trouver la solution transport la plus adaptée à ses besoins.

Moovizy permet d’accéder à l’information sur l’ensemble de l’offre de mobilité du bassin de vie de Saint-Etienne Métropole (première ville à adopter cette nouvelle application) en temps réel :

  • Réseau STAS (Société de Transports de l’Agglomération Stéphanoise)
  • Stations Vélivert
  • Parkings et parcs relais
  • Réseau Til de la Loire
  • Réseau SNCF, TER et TGV
  • Trafic automobile (FCD)
  • Arrivées / départs des aéroports de Saint-Etienne et Lyon Saint-Exupéry

Moovizy va ainsi fournir des informations en temps réel sur tous les modes de transport (bus, car, train, voiture, vélos, parking…), mais aussi un calcul d’itinéraire multimodal avec prise en compte des préférences de l’utilisateur. L’application permet également d’acheter ses titres de transport et de valider grâce à son smartphone, notamment grâce à l’équipement en Wifi des trams de la métropole.

Loin de se cantonner aux frontières de Saint-Etienne, Moovizy s’inscrit dans la volonté « de faciliter la mobilité sur le bassin de vie qui s’étend au-delà des 45 communes de Saint-Étienne Métropole » d’Olivier Le Grontec, directeur général de la STAS. Ainsi, l’application « intègre l’offre de stationnement dans les parkings en ouvrage et les parcs relais, ce qui est nouveau », fonctionnalité s’adressant à tous les résidents, y compris ceux hors-métropoles.

Aujourd’hui labélisée French Tech et Design (par l’UNESCO), Saint-Etienne Métropole est une des têtes de pont de la France dans le numérique dont le dynamisme rejaillit sur l’ensemble du bassin stéphanois (plus de 400 000 habitants) et qui s’impose comme un pont facilitant les déplacements et les activités entre territoires urbains et ruraux. Ainsi, Gaël Perdriau, Président de Saint-Etienne Métropole et Maire de Saint-Etienne parle d’une « existence réelle du numérique sur le territoire. Un peu plus de 1 000 entreprises, 1,5 milliards de chiffre d’affaire, et ce que nous souhaitons, c’est que le numérique soit mis au service de la population au travers d’applications comme Moovizy ».

Voici quelques orientations possibles pour repenser la desserte dans vos territoires ruraux…à vous de jouer !

Article écrit en partenariat avec Transdev