Pour améliorer l’expérience des utilisateurs, collectivités et entreprises innovent sans cesse. Lumière sur les carrefours de la mobilité

Les transports ont cette facette très schizophrène aux yeux des citoyens ; à la fois indispensables : enjeux économiques, culturels, sociaux (entre autres) et sujets de discorde : pas assez de bus, de trams, temps d’attente trop longs…
Pour maximiser l’expérience utilisateurs, les collectivités associées aux entreprises du secteur innovent sans cesse et travaillent aux solutions les plus adaptées aux besoins des utilisateurs. Lumière sur les carrefours de la mobilité.

Les carrefours de la mobilité, kézako ?

Dans les villes, il arrive que différents modes de transport se croisent sans que les connexions pour les relier ne soient prévues : une ligne de métro qui passe à proximité d’un arrêt de bus sans que la connexion entre les deux ne soit optimisée par exemple. Pour mettre en valeur ces connexions et surtout adapter l’espace urbain à l’usage des habitants qui ont recours à ces itinéraires, le Groupement Transdev-Semitag a créé un concept : les “carrefours de la mobilité”. Véritables laboratoires vivants qui se nourrissent des retours des habitants, ces carrefours de la mobilité participent à la valorisation des solutions de mobilité d’un territoire en prenant pour porte d’entrée à la réflexion le déplacement citoyen et l’expérience des usagers.

C’est le cœur de cette innovation : penser citoyen avant de mener le projet. Se mettre dans les baskets des habitants et arpenter la ville en s’adaptant à leurs besoins.

Le premier carrefour de la mobilité a vu le jour à Echirolles. Les différents acteurs des transports de la ville ont identifié plusieurs objectifs pour révéler le multimodal dans la commune et plusieurs lieux à réinventer avec et pour la population afin de favoriser l’expérience des utilisateurs.

Après avoir déployé un important dispositif d’analyses et de diagnostic, de nouvelles structures alliant innovation et optimisation des déplacements et des temps d’attentes sont sortis de terre.

A quoi ressemble le carrefour de la mobilité d’Echirolles ?

Différents éléments composent le carrefour de la mobilité mis en place par Transdev-Semitag à Echirolles :

Des salons urbains pour rendre les temps d’attentes sur des carrefours de lignes modales plus agréables, optimiser le temps d’attente des utilisateurs grâce à de nouveaux services sur place et créer un lieu de séjour qui répond aux besoins des usagers (wifi, restauration, etc).2016-06-17_11h44_22

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Des aménagements lumineux et ludiques pour mettre en valeur de nouveaux circuits de déplacements et désengorger la voie principale en favorisant la marche.

 

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De nouveaux aménagements sur les chemins piétons pour créer des étapes et des respirations qui donnent une impression de confort dans la ville.

 

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Des solutions de communication pour rendre l’information sur les possibilités de transports et le maillage du quartier accessibles au plus grand nombre.

 

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Chacune des étapes et des réalisations ont été suivi par des enquêtes de satisfaction auprès des usagers, de très bons résultats en découlent. Ces réalisations permettent aux citoyens de se réapproprier l’espace public par des réalisations qui leurs ressemblent.

Et chez moi, comment faire ?

Pour réaliser ces nouvelles structures, le groupement Transdev-Semitag, les élus de la commune et les agents ont déployé un dispositif en 6 étapes clés, garantes de l’intelligence du projet :

  1. Déclencher le diagnostic 360°

L’objectif : identifier les problèmes majeurs et les actions prioritaires à mener sur un territoire. Comprendre les comportements citoyens et créer des objectifs pour la revalorisation de sites ou de lignes modales par exemple. L’important n’est pas d’agir sur des rues entières mais bien de connaître les lieux à favoriser pour rendre l’opération concrète.
Pour créer de l’intelligence, associer les compétences de mobilité et d’aménagement permet un résultat global et riche. Mais les compétences techniques ne suffisent pas, s’entourer des premiers concernés : les usagers apporte de la valeur au diagnostic. Sous forme d’enquêtes, de visites sur site, c’est cette concertation qui permettra de mobiliser les équipes et les faire travailler dans le sens du bien commun.

  1. Rythmer la conception par les sprints et les tests

Un sprint mensuel vous demandera de l’énergie mais pas une tenue d’athlète : c’est un plan d’actions mensuel pour lesquelles vous avez défini des objectifs. Chaque résultat réoriente les mises en place afin de produire des réalisations adaptées aux besoins des usagers et aux compétences des équipes.
Votre force tiendra dans la capacité à changer d’orientation si les résultats ne sont pas concluants, évidemment, si les retours correspondent à vos objectifs, pas de changement !
Petit truc à connaître : c’est le comité de pilotage qui accompagnera les sprints. Il définit les objectifs des actions, les évalue en fin de sprint puis fixe ceux du prochain et ainsi de suite jusqu’à la fin de votre calendrier.

  1. Impliquer les ressources locales

Votre projet n’aura de la valeur que s’il correspond aux besoins locaux. Pour cela, impliquez les différents publics ! Associations, commerces, écoles, usagers, citoyens… vous identifierez plus facilement les axes à prendre.
Vous pouvez inventer des formes de partenariat avec des projets étudiants, des programmes pédagogiques ou des ateliers de réflexions : vous intégrerez les premiers concernés et récolterez des informations précieuses à la mise en place de vos actions ! De la même manière, pas besoin d’externaliser loin des compétences que vous avez déjà en local : écoles (architecture, management, informatique, communication), PME locales, etc : cette implication territoriale valorisera votre démarche et participera à la réflexion du territoire pour produire des solutions efficaces et spécifiques. Ce sera également l’occasion d’ouvrir ou faire perdurer un dialogue avec les acteurs locaux et inventer de nouvelles actions avec et pour eux.

  1. Préfigurer par des solutions frugales

Optimiser vos coûts en ces temps de restriction et testez tous les éléments. Vous visualiserez les bugs ou les erreurs avant la généralisation.
Oui mais comment faire ?
Première chose : ne concevoir que le « juste nécessaire », c’est-à-dire, ne produisez que ce qui est indispensable à vos actions, vous gagnerez en énergie et en euros ! Appliquez les méthodes du design to cost ou du design to time, vous y gagnerez.
Deuxième point : testez tout ! Avant n’importe quelle mise en place, testez, testez, testez ! Vous pourrez éviter les erreurs avant la mise en place.
Troisième étape : inventez, faites évoluer, déplacez les mobiliers et évitez de produire de nouvelles pièces achetées à prix neuf. Recyclez vos éléments existants.

  1. Co-construire avec les usagers

Vous faites partie d’un premier cercle de décideurs : les élus, les techniciens, les agents, etc. Ne vous en contentez pas et associez les usagers pour faire évoluer les réalisations.
Plusieurs solutions sont imaginables : impliquez les publics avant les mises en place par des visites sur sites, des enquêtes ou tous autres axes de communication et d’échanges.
Ne négligez pas les remarques et les retours des publics interrogés, intégrez-les à vos projets afin d’offrir une solution adaptée.

  1. Mesurer en continu

Réalisez des évaluations in situ pour suivre et évaluer vos projets.
Deux points principaux à ces mesures : un suivi dans le temps et des retombées qualitatives. Le premier point permet de juger l’efficacité des réalisations, revoir (si nécessaire) l’impact des implantations pour pouvoir faire évoluer le projet au plus près de la demande. Pour réaliser cela, pensez aux dispositifs de détection des flux (par des capteurs).
Pour assurer le suivi sur le qualitatif, pensez aux enquêtes. En amont, en aval, prenez la température auprès des usagers et suivez leurs retours, vous pourrez évaluer l’impact sur leurs déplacements.

Article écrit en partenariat avec Transdev