Depuis mars 2016, aux alentours de Haguenau, à Brumath ou Soufflenheim (Alsace), on peut retrouver un grand bus vert autour duquel s’attroupe des clients : le « marché-bus ». Projet porté par l’association…
Depuis mars 2016, aux alentours de Haguenau, à Brumath ou Soufflenheim (Alsace), on peut retrouver un grand bus vert autour duquel s’attroupe des clients : le « marché-bus ».
Projet porté par l’association des producteurs bio d’Alsace du Nord, cette nouvelle épicerie itinérante se déplace de villages en villages afin de recréer du lien social, apporter du bio en bas de chez vous et faciliter l’accès à des produits locaux de qualité aux habitants les plus excentrés.
Derrière le projet, 3 grands objectifs :
- Faciliter l’accès aux produits bio
- Créer une dynamique de relocalisation de l’alimentation
- Dynamiser le développement de l’agriculture biologique
Privilégier les circuits courts
Les circuits courts, très populaires ces derniers temps, sont à la base de ce projet. Ce “marché-bus” va mettre en relation quasi-directe producteur et consommateur, sans intermédiaire, s’émancipant ainsi des pressions sur les prix et des marges grossières (accusations portées à l’encontre des intermédiaires de la grande distribution lors de la récente crise agricole).
Delphine Bécan, à la fois secrétaire de l’association portant le projet et fournisseuse, vante les circuits courts comme un moyen « plus simple de maîtriser la filière de A à Z et de choisir la manière dont on va mettre nos produits en avant et quels produits on va mettre en avant »
Ainsi, ce bus va offrir un débouché à 25 producteurs bio alsaciens ou lorrains, leur permettant « un accès à un plus large panel de consommateurs que chacune de leurs fermes » : ce sera près de 400 références (fruits, légumes, laitages, pain, viande, conserves) accessibles moins chères que dans les boutiques bio des grandes villes.
Mais moins chères ne signifie pas au détriment du producteur. Bien au contraire, Delphine Bécan explique les circuits courts comme « quelque chose de plus juste pour le producteur, ça lui permet d’avoir une rémunération plus juste, mais aussi pour le consommateur car il peut avoir accès à de bons produits de qualité, du territoire, à des prix justes pour son porte-monnaie ».
La réussite de ce type d’initiative va aussi se retrouver dans l’envie d’une partie des consommateurs de soutenir les producteurs locaux plutôt que les grands magasins.
Tout le monde semble content
Ainsi, si les consommateurs peuvent avoir facilement accès à des produits locaux de qualité, moins chers qu’en ville, les producteurs sont aussi gagnants dans la stratégie de circuits courts qui y trouvent de « nouveaux débouchés pour nos productions, [et un moyen de ] pouvoir valoriser nos produits sur notre territoire ».
« Lorsqu’on est en circuit court, qu’on laisse la valeur ajoutée sur sa ferme et qu’on la transfère pas à d’autres intermédiaires, on a tout à fait des fermes qui sont viables et qui peuvent s’en sortir. […] pour ma part, depuis un an, j’en trouve satisfaction. Oui on peut vivre de mon métier » explique la productrice en choux de Bruxelles, radis noir et persil.
Ancienne chargée de marketing dans l’agro-alimentaire, celle-ci gagne deux à trois fois moins aujourd’hui mais ne regrette rien, estimant avoir « gagné en qualité de vie » et « un métier qui a du sens » malgré les nombreuses heures de travail et de moindres revenues.