En vacances, il n’est pas rare de devoir déplorer l’état d’une plage jonchée de mégots ou l’état d’une ville touristique parsemée de déchets sauvages. La propreté est un enjeu phare…
En vacances, il n’est pas rare de devoir déplorer l’état d’une plage jonchée de mégots ou l’état d’une ville touristique parsemée de déchets sauvages. La propreté est un enjeu phare pour les communes qui peinent malheureusement à se faire respecter en période estivale. Voici trois bonnes idées pour interpeller les vacanciers sur le sujet et leur faire adopter un comportement responsable.
Idée 1 : Les canettes-cendriers pour la plage
Véritable fléau sur les plages, les jets de mégots de cigarettes représentent un défi difficile à relever pour les communes qui y sont confrontées, alors que la propreté de la plage est un facteur essentiel pour les touristes qui y viennent. L’interdiction de fumer, déjà instaurée par quelques plages, notamment à Nice, qui a labellisé 5 « plages sans tabac » semble difficile voire impossible à faire respecter sans un personnel disposé à effectuer une surveillance permanente. Mais d’autres communes ont privilégié des méthodes plus simples.
C’est le cas de Soulac-sur-Mer, en Gironde, qui propose aux plagistes fumeurs de prendre des canettes, mises à leur disposition, en tant que cendrier de plage. Une façon astucieuse de réutiliser les cannettes laissées, elles-aussi, en nombre sur la plage et de traiter les deux problèmes d’un coup. Les fumeurs sont invités à jeter ensuite leurs canettes-cendriers dans une poubelle. L’opération serait un succès au point que certaines plages manqueraient de cannettes.
Idée 2 : la sensibilisation des publics
Outre les mégots, la mer est victime de nombreux autres déchets, notamment plastiques, qui sont particulièrement néfastes pour l’environnement. En Sud-Provence, en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Occitanie, l’éco-organisme Citeo et l’association Expédition 7e continent ont décidé de lancer une tournée pédagogique pour sensibiliser la population à la préservation des mers et des océans. Le nom de cette association fait, bien évidemment, référence au continent de déchets qui s’est formé dans l’océan Pacifique et qui prend des proportions de plus en plus inquiétantes.
La tournée qui a commencé le 14 juillet à Port Camargue a pour mot d’ordre : « Protéger l’océan, ça s’apprend. » Elle finira le 16 août à Sète, après avoir visité dix villes. Le constat est simple : 80% des déchets trouvés en mer viennent de la terre. Cette tournée pédagogique a pour objectif d’interpeller les vacanciers sur les gestes et les comportements responsables à avoir. Surtout que l’intérêt est double : à la fois écologique mais aussi touristique puisque des plages propres sont plus attrayantes.
Idée 3 : la campagne d’affichage pour une politique de prévention/sanction
Le problème des déchets accru pendant la période estivale n’est pas l’apanage des plages et des villes du littoral. Beaucoup de communes sont confrontées à ce phénomène dû à la hausse de fréquentation de la ville par les touristes.
Le Mans, pour pallier les problèmes de propreté en toute saison, a décidé de mettre en place depuis le mois de janvier de cette année, une campagne de sensibilisation suivie d’une politique de répression. En effet, son plan pour lutter contre les incivilités qui affectent la propreté des voies et lieux publics, nommé « ville propre », est composé d’une campagne d’affichage volontairement offensive afin de marquer les esprits. Les affiches ont été suivies par la mise en place de nouvelles amendes pour sanctionner ceux qui continuent, malgré tout, à salir la voie publique. Et la sanction peut être très élevée : l’amende est de 68 euros pour un mégot, un chewing-gum, une crotte de chien ou autres et peut monter jusqu’à 1.500 euros pour des déchets encombrants comme un vieux matelas.
La campagne « GESTES PROPRES » pour des vacances propres
Depuis 1971, l’association « Progrès et environnement », en partenariat avec l’Etat, l’AMF et Citeo, lance, chaque été, une campagne de lutte contre les déchets sauvages. Anciennement baptisée « Vacances propres », cette opération est devenue en 2017 « GESTES PROPRES – vacances propres » pour montrer l’importance de l’action citoyenne contre les déchets. Ainsi, « trois gestes-solutions » sont à adopter : « jeter tous ses déchets à la poubelle », « trier les emballages recyclables pour une seconde vie » et « ramasser 1 déchet sauvage par jour, voire plus ». Cette dernière action est malheureusement devenue primordiale face à l’importance prise par les dépôts sauvages : 63.000 tonnes de déchets abandonnés ont été recensés en 2016, soit l’équivalent de six Tours Eiffel.
Plus de 1.000 collectivités sont devenues partenaires de l’opération « GESTES PROPRES ». Elles distribuent les 2 millions de sacs labellisés par la campagne, ces fameux sacs poubelles rayés, qui deviennent familiers pour de plus en plus de vacanciers. Cela permet le ramassage de 22.000 tonnes de déchets chaque année.
La campagne est aussi soutenue par l’AMF et l’Association des Petites Villes de France. Preuve que le sujet touche en grande partie les communes, quelles que soient leur nature et leur taille ! Beaucoup de citoyens n’ont malheureusement pas conscience du coût que représentent ces incivilités pour une commune, et pour la société dans son ensemble. Un travail de sensibilisation reste encore à accomplir mais espérons que, bientôt, l’objectif de « GESTES PROPRES » soit atteint : « Rendre le geste sale socialement inacceptable », en vacances, comme dans la vie de tous les jours.