Dans l’Essonne, la ville de Paray-Vieille-Poste s’est lancée dans un projet de potager en permaculture afin de fournir les cantines scolaires en légumes bio. Un projet ambitieux qui présente déjà…

Dans l’Essonne, la ville de Paray-Vieille-Poste s’est lancée dans un projet de potager en permaculture afin de fournir les cantines scolaires en légumes bio. Un projet ambitieux qui présente déjà de nombreux avantages.

Un potager bio géré par la commune

Cet été, à Paray-Vieille-Poste, la mairie a pu récolter les premiers légumes de leur potager, récemment installé. Celui-ci, pensé selon la technique de permaculture respectueuse de l’écologie naturelle, doit fournir en légumes bio les cantines scolaires de la ville ainsi que les repas des seniors. Ce projet a été mené par Fabrice Wargnier, adjoint en charge de la Jeunesse, des Sports et des loisirs et doit permettre à la ville de s’assurer de la qualité des repas fournis, comme il l’a déclaré au journal Le Parisien : « L’idée de départ était d’œuvrer pour que nos écoliers mangent mieux et vivent dans un environnement plus sain. »

Un véritable avantage pour certaines communes qui peuvent se lancer dans de telles initiatives et fournir des repas bio de qualité aux enfants, tout en s’assurant qu’ils proviennent d’un circuit court.

Une autonomie à 80% comme objectif

Bien qu’ambitieux, la réalisation de ce projet de potager n’a pas semblé complexe aux yeux de Fabrice Wargnier : « Partant du constat que nous sommes tous un peu paysans et que chacun sait faire pousser des fruits et des légumes, j’ai lancé ce projet de permaculture. » Cependant, faute d’espace suffisant, la mairie a dû se reporter sur un domaine de treize hectares qu’elle possède en dehors de la ville pour obtenir une surface cultivable suffisante pour un tel projet. Car il fallait que la permaculture soit d’une taille importante pour pouvoir assurer, en grande partie, les 800 à 900 repas servis, par jour, dans la commune.

Mais la première récolte offre de belles perspectives à Paray-Vieille-Poste : plus de 200 kg de courgettes et 180 kg de concombres ont été récoltés, en plus de nombreux brassées de salades. Et ce ne sont pas les seuls légumes cultivés : les écoliers de la ville vont bientôt pouvoir goûter aux pommes de terre produites dans ce vaste potager. Très optimiste, la mairie espère ainsi être autonome à 80% en légumes mais aussi en fruits, d’ici les quatre prochaines années.

Bientôt une régie agricole communale ?

Le potager vient à peine d’être créé mais il suscite déjà grandement l’intérêt des habitants de la commune. Un changement de statut juridique pour passer cette exploitation en régie agricole communale est envisagé, comme le rapporte Fabrice Wargnier, toujours dans Le Parisien : « Cela nous permettrait d’aller au-delà de la simple production locale et de vendre une partie des récoltes aux habitants chez qui la demande est déjà forte. »

D’autres communes ont déjà mis en place un tel système. Mouans-Sartoux, notamment, a été la commune pionnière dans le domaine en produisant elle-même les légumes et les fruits pour des repas 100% bio dans ses cantines. Et cette politique, coûteuse de prime abord, lui a permis, sur le long terme, de faire baisser le coût d’achat des repas. Mais les petites et moyennes communes n’ont pas l’apanage de ce genre d’initiatives : la métropole rennaise tente une expérience similaire en établissant des partenariats avec des agriculteurs bio et locaux.

Un projet à mettre en place sur la durée et par étape

Se lancer dans un tel projet de potager n’est pas chose aisée ; c’est une politique qui doit être bien pensée à l’avance et mise en place par étapes. Mais les avantages qu’on en retire sont nombreux : en produisant local et à fortiori bio, on offre des repas de qualité aux enfants et aux publics seniors. Et en accompagnant ce projet d’une sensibilisation sur la maîtrise du gaspillage, on permet de compenser le surcoût potentiel généré par le bio. C’est surtout un excellent moyen de répondre aux exigences des normes juridiques toujours plus importantes sur le bio, alors que se fournir auprès des agriculteurs spécifiques reste parfois difficile, faute de cultures suffisantes.

Un problème qui ne se posera pas pour Paray-Vieille-Poste. La ville compte récupérer les graines des légumes et fruits produits, pour perpétuer le cycle. Et afin de respecter les principes d’autorégulation de la permaculture, la mairie s’est assurée de la diversité de la flore en plantant des fleurs et en installant des ruches. Du miel et des légumes bio : la commune nous prouve qu’elle sait mettre les petits plats dans les grands pour ses habitants.