Simple et vecteur de lien social, de plus en plus de collectivités privilégient le bus pour donner un meilleur accès à la culture !

Simple à mettre en place et vecteur de lien social, de plus en plus de collectivités privilégient le bus pour donner un meilleur accès à la culture à leurs habitants. Les possibilités d’organisations sont nombreuses et ne manquent pas d’originalités.

Une inégale répartition de la culture en France

L’accès à la culture est un enjeu important pour toutes collectivités locales. Malheureusement, beaucoup de petites communes n’ont pas forcément les moyens de proposer une politique culturelle ambitieuse à leurs habitants. A cela se rajoute le fait que la culture en France reste majoritairement centralisée ; Paris polarise une bonne partie de l’offre culturelle du pays. Et si des salles de spectacles, des théâtres, des opéras, des musées, des salles de concerts, etc. sont accessibles en province, ils se concentrent avant tout dans les métropoles.

La question de l’accessibilité devient alors une question de transport : il faut pouvoir permettre aux citoyens d’accéder à cette offre qui peut se trouver loin de chez eux et enlever les éventuels freins, financiers et matériels, que peut représenter cette distance. Beaucoup de communes ont pour cela recours aux bus, afin de satisfaire leur population.

Le bus qui amène à la culture…

L’avantage présenté par le bus, c’est qu’il permet de transporter une quantité importante de personnes vers un lieu prédéfini. Dans ce cas-ci, il se montre plus intéressant que le train puisqu’il ne nécessite pas une infrastructure que n’ont pas toutes les communes et parce qu’il amène directement les personnes à la destination voulue, sans qu’ils n’aient à s’y rendre depuis une gare. Les sorties sont plus faciles à encadrer et c’est idéal pour un public très jeune ou au contraire, pour un public âgé.

Certaines communes proposent une mutualisation du transport : les personnes qui souhaitent se rendre à un événement culturel présélectionné par leur commune s’enregistrent à la mairie et un bus est mis à la disposition des inscrits. C’est ponctuel, économique et plus écologique que la voiture. Plusieurs collectivités ont déjà adopté ce principe comme la commune d’Aucamville qui a établi un partenariat avec Toulouse Métropole pour des spectacles qui ont lieu dans les salles toulousaines. A Mios, il existe une offre similaire : la ville propose un questionnaire pour connaître les attentes de ses habitants puis propose d’emmener les intéressés, avec une participation à moindre coût, vers les événements choisis.

…ou la culture qui est amenée par le bus

Si l’idée première du bus est de conduire les personnes intéressées vers un lieu culturel, c’est parfois l’inverse et le bus lui-même qui devient véhicule de la culture vers la population des communes en marge des offres culturelles. Le cas le plus connu et répandu est celui des bibliobus ; ces bibliothèques mobiles qui peuvent contenir parfois jusqu’à plusieurs milliers de livres et de produits culturels (films, cd, etc.). Ils permettent de promouvoir la culture auprès d’une population qui n’est pas adepte des bibliothèques ou qui ne peut s’y déplacer pour plusieurs raisons : offre lointaine, personnes trop jeunes pour être véhiculées ou personnes âgées isolées, pour les cas les plus fréquents.

A Madagascar, l’Alliance française d’Antsiranana est allée plus loin encore. Consciente que 80 % des habitants de Diego-Suarez habitent dans des quartiers éloignés de toute offre culturelle, l’organisation a décidé d’aménager un « CulturBus » pour s’y rendre. Il fait office de médiathèque mais pas seulement : il propose aussi des jeux, des projections de films et prévoit d’organiser des spectacles et des concerts.

Une idée simple à mettre en place

Simple moyen de transport ou véritable véhicule du savoir, le bus représente un allié précieux pour la diffusion de l’offre culturelle dans sa commune. La souplesse de son fonctionnement se montre très intéressante pour tout type de collectivité : on est libre de choisir la destination et les horaires, de faire contribuer ou non les participants, de cibler un quartier ou une certaine catégorie de la population pour qui l’accès à la culture est plus difficile, etc.

Cela permet surtout de combler certains manques dont la commune peut avoir conscience comme Mios qui le reconnaît parfaitement : « Partant du constat que notre commune n’est pas dotée d’infrastructures adéquates pour accueillir certains spectacles ou événements, et comme nous nous y étions engagés dans notre programme, nous avons décidé de vous faciliter l’accès à la culture grâce à la mise à disposition de Bus et MiniBus de la Culture. » Leur objectif annoncé est ainsi triple : « créer du lien social », « créer du lien intergénérationnel » et « rendre la culture plus accessible ». Une manière efficace de prouver qu’une politique culturelle ambitieuse est possible, même si on est une collectivité loin des métropoles.