Initié par le Conseil régional d’Occitanie, le Parlement de la Montagne est en pleine création. L’équipe régionale qui a souhaité mettre en place ce projet et l’a porté lors de…

Initié par le Conseil régional d’Occitanie, le Parlement de la Montagne est en pleine création. L’équipe régionale qui a souhaité mettre en place ce projet et l’a porté lors de la campagne électorale travaille maintenant à sa réalisation. Nouvelle instance régionale, ce Parlement aboutira en 2019 au « plan montagne » créé en concertation avec les acteurs des deux massifs.
Echanges avec Aurélie Maillols, vice-présidente en charge de la Montagne au Conseil régional d’Occitanie, qui interviendra à l’occasion de la Journée des Femmes Elues d’Occitanie pour présenter le Parlement de la Montagne.

Créer du lien et du sens

Le Parlement de la montagne est une instance occitane inédite. Initié à l’occasion des élections régionales de 2015, ce parlement permet aux acteurs du Massif Central et des Pyrénées d’échanger entre eux et avec les pouvoirs locaux pour mener un plan régional d’actions dédié aux zones montagneuses.

« Le Parlement de la montagne a une double origine, explique Aurélie Maillols. Nous avons constaté un éclatement des territoires avec un sentiment d’isolement très fort dans ces zones. Les élu.e.s et les citoyen.ne.s avaient le sentiment que les préoccupations du Conseil régional étaient plus tournées vers les littoraux et les zones urbaines. »

Plusieurs élu.e.s de la liste, en campagne à l’époque, étant eux-mêmes issu.e.s de ces territoires montagneux, entendaient les besoins. De l’autre côté de la région, à l’est, le Parlement de la Mer, n’avait plus à démontrer son utilité. Le Languedoc Roussillon ayant créé cette instance de concertation dédiée aux acteurs littoraux, l’équipe avait un bel exemple à dupliquer.

Pour les futur.e.s élu.e.s régionaux.ales, un seul mot d’ordre : créer du lien entre les massifs montagneux. « Nous n’avons pas dupliqué un copié-collé du Parlement de la mer, cela n’aurait pas eu de sens. Les montagnes et les littoraux sont, par essence, différents. Nous nous devions de créer un Parlement adapté, même si les deux concepts ont des similitudes » précise Aurélie Maillols, avant de reprendre « les massifs montagneux représentent 55% de la région et accueillent plus d’1,6 million de personnes en Occitanie. Il fallait créer un lieu d’échanges pour adapter nos politiques. »

Du littoral à la mer : les parlements de la concertation

Après avoir été élus, les conseillers régionaux se sont attelés à la création du Parlement de la Montagne. « Nous sommes allés dans tous les territoires montagneux et avons invité tout le monde. Ceux qui voulaient échanger avec nous et co-construire cette nouvelle instance étaient les bienvenus » explique la vice-présidente à la Montagne. En trois mois, de juin à août 2017, les équipes ont parcouru les massifs mobilisant près de 800 personnes lors de 8 rencontres, dont une en ligne.

Ces échanges ont permis d’aboutir à deux outils fondateurs du nouveau parlement local. Tout d’abord, une plateforme numérique qui va voir le jour et servira à faciliter le dialogue entre les acteurs des zones montagneuses et la Région mais aussi à améliorer les échanges entre pairs. Le deuxième outil est plus une manière d’appréhender cette nouvelle instance : un travail en mode projet. « Nous nous démarquons du fonctionnement du Parlement du littoral par une approche projet. La Région a décidé de ne pas fonctionner en commission sur ce projet afin de proposer des solutions pour aboutir au plan montagne dès 2019 » nous explique Aurélie Maillols. « C’est une organisation très expérimentale entièrement liée à la concertation. Cela bouscule les manières de faire pour des institutions, mais nous avons la conviction que c’est cette voie que nous devons prendre ».

Un futur à créer

Lorsque nous demandons à Aurélie Maillols pourquoi ce Parlement n’a pas été créé plus tôt, elle nous répond avec enthousiasme que la nouveauté a certainement fait ses preuves. Une nouvelle région, une nouvelle équipe, « l’envie de faire autrement, un changement de paradigme », comme la vice-présidente le souligne. « Tous les signaux étaient au vert pour se lancer ! Les précédentes équipes ne se désintéressaient pas de la montagne, seulement, leur manière d’aborder ces territoires était différente. Nous avons voulu permettre à ces zones de se faire entendre de manière très concrète ».

Parlons concret, le calendrier est clair. En 2017, les élu.e.s sont allé.e.s à la rencontre des acteurs des zones montagneuses. Ces premiers échanges ont permis de définir le rôle du Parlement de la Montagne pour aboutir à la création officielle en 2018 avec un lancement en mars. L’année 2019 sera marquée par le Plan montagne, porté par cette instance. En parallèle, le parlement gardera son rôle d’interaction avec les territoires.

Le Plan montagne est composé de 3 grands volets permettant au Parlement de s’assurer de l’intégration des massifs montagneux dans les politiques régionales :

  1. Adapter les politiques à la montagne,
  2. Expérimenter sur les territoires,
  3. Suivre le plan d’investissement avec l’Etat.

Il reste encore beaucoup à créer mais le projet n’est plus au stade d’idée, il est lancé ! Le Parlement de la Montagne ne rajoute pas un étage au mille-feuille territorial, au contraire, il le rend plus vivant, intégrant les territoires, les citoyens, les associations, les acteurs du monde économique et les pouvoirs locaux aux politiques régionales. D’autres régions comptant des zones montagneuses commencent à se rapprocher du Conseil régional d’Occitanie pour observer de plus près cette initiative. Le début d’une communauté de montagnard est en place…

Pour en savoir plus sur l’initiative, rendez-vous à la Journée des Femmes Elues d’Occitanie 😉