A l’heure où les citoyens marchent pour le climat, la région Nouvelle-Aquitaine affiche ses ambitions environnementales dans une stratégie globale. En s’appuyant sur les compétences scientifiques de son territoire, elle s’est engagée depuis dix ans dans une démarche qui prend aujourd’hui un nouveau tournant : Néo Terra. 

Une feuille de route à la hauteur des enjeux du réchauffement climatique

« Notre territoire subit plus que d’autres les effets du réchauffement climatique avec un impact tant sur les températures, les précipitations que la date des vendanges » introduit Alain Rousset, président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine.

Depuis 2016, la collectivité travaille avec le CNRS sur les questions d’agro-écologie ou de biodiversité. « Les scientifiques accompagnent et alertent sur la transition. Il y a le feu à la maison et nous ne pouvons pas attendre 2050. » Avec Néo Terra, le conseil régional de Nouvelle-Aquitaine a dressé une feuille de route pour réaliser sa mutation écologique d’ici 2030.

Convaincus que la région s’impose comme le bon niveau pour fédérer les initiatives, Alain Rousset et ses élus ont adopté 11 ambitions qui couvrent les enjeux et les compétences de la collectivité.

Françoise Roch - Nouvelle Aquitaine
©RegionNouvelleAquitaine-FrançoiseRoch

Néo Terra, 86 actions transversales pour assurer la transition

L’engagement citoyen, l’agro-écologie, la mutation des entreprises, la transition énergétique, les mobilités propres, l’urbanisme résilient, le traitement des déchets, la préservation de la biodiversité, la protection des ressources naturelles et de l’eau en particulier, la sanctuarisation des terres agricoles et forestières, enfin être une administration exemplaire. Ces thématiques se déclinent ensuite en 86 actions, de nature et de temporalité différentes.

Neo Terra

« Nous avons essayé de ne rien laisser de côté. Néo Terra se veut le plus transversal possible. Ce travail a mobilisé et passionné les agents dans les différents services » se réjouit Alain Rousset avant de compléter : « chaque élu doit penser le secteur qu’il anime en lien avec Néo Terra. »

En tête de liste des ambitions, le nécessaire engagement citoyen. « Cela passe par l’éducation. La transition ne peut pas être une simple addition de témoignages mais demande à massifier les expériences. Le Conseil régional, avec la compétence des lycées, peut agir. » La collectivité mène également un travail en collaboration avec le conseil économique, social et environnemental régional, CESER, pour impliquer les citoyens dans la prise de décision notamment. 

Tous acteurs de la transition

Compétence connue et reconnue des conseils régionaux, les transports s’inscrivent comme un levier de la transition environnementale.

« Il faut des transports performants pour encourager les citoyens à les utiliser. Il faut aussi couper leur certitude, vis-à-vis de la voiture par exemple. »

Le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine s’oppose ainsi à la fermeture des petites lignes ferroviaires, envisageant au contraire la rénovation des voies. La collectivité souhaite également augmenter la fréquentation des cars régionaux, dont elle prévoit le verdissement total d’ici 2030, pour augmenter le nombre de voyageurs annuels de 6.175 à 7.329 millions.

Alain Rousset vise également les entreprises avec des objectifs définis comme réduire de 50% l’utilisation d’eau dans l’industrie ou devenir la 1ère région de tourisme durable en France. Le secteur agricole n’est pas oublié par le programme Néo Terra visant 80% des exploitations régionales certifiées en bio ou dans une démarche équivalente à l’horizon 2030.

« La sortie du glyphosate et de certains engrais s’impose. Le temps nous est compté. » Pour convaincre, Alain Rousset s’appuie sur le travail de 450 chercheurs avec la volonté de rencontrer les acteurs des filières pour ne pas se limiter à de l’analyse. « Le principal défi va être d’embarquer tout le monde, des citoyens aux professionnels, il faut passionner les gens. » Les autres collectivités ne sont pas délaissées de cette démarche régionale.

Néo Terra veut agir sur la problématique de l’étalement des villes à travers un urbanisme sobre. « Nous avons besoin de terres arables, nous allons donc les sanctuariser. »

Enfin, pour montrer l’exemple, Alain Rousset veut une collectivité exemplaire, déjà fière d’avoir réduit de 40% sa consommation d’électricité.

Au total, 900 millions d’euros vont être consacré aux mesures entrant dans le cadre de Néo Terra, soit 30% du budget régional pour faire de la Nouvelle-Aquitaine un territoire exemplaire et avant-gardiste en matière de développement durable.