Laurence, maire d’une commune de 30 000 habitants, se souvient avec humour de son QG, premier local de campagne, et de son inauguration

Laurence, 40 ans, mène pour la seconde fois une liste pour les prochaines municipales. Actuellement maire d’une commune de 30 000 habitant.es, elle se souvient avec humour de son QG, premier local de campagne, et de son inauguration.

Dans les travaux jusqu’au cou pour l’inauguration du QG de campagne

En 2014, la liste que je menais ne comptait aucun élu municipal sortant.

Nous avions fait le pari d’un nouveau départ et même si la plupart d’entre nous étaient déjà très engagés dans le monde associatif de la commune, il était impératif de nous faire rapidement identifier par les habitant.es.

Pour ne pas nous retrouver désavantagés par la proximité qu’entretenait alors l’équipe sortante et candidate à sa succession avec les citoyen.s, mon équipe et moi avons fait en sorte de louer un local de campagne sur la place de la mairie. Cœur de ville, qui accueille trois fois par semaine un des plus gros marchés du département, avoir notre pas de porte à cet endroit était stratégique. Comme le font la plupart des candidat.es en temps d’élection, nous avons donc loué un ancien local commercial facilement accessible et sur la route des passants.

Les premiers ennuis ont alors rapidement commencé. Et oui, le piège d’un local commercial abandonné, c’est bien le manque d’entretien qui va avec.

Contraints par le budget, nous avons décidé de réaliser nous-mêmes les travaux qui ont permis de donner bonne figure au lieu.

Une équipe s’est retrouvée assignée à la remise en marche de l’électricité, une autre s’est lancée dans le casse-tête des branchements et abonnements internet et téléphone pendant que le reste de la liste s’est échinée à trouver de quoi meubler décemment le lieu (merci aux greniers de nos parents et soutiens pour les merveilles qu’on y a trouvé) et à repeindre le local.

Notre liste s’est alors rapidement transformée en cliché du « guide des travaux pour les nuls » mais en deux semaines nous avons réussi à rendre ce lieu, qui n’abritait plus que les araignées, présentable.

Une semaine avant l’inauguration : on fait comment si personne ne vient ?

Nous avons inauguré notre QG de campagne mi-septembre, nous voulions marquer les esprits dès la rentrée et il était essentiel de laisser le temps aux habitant.es de s’approprier le lieu et d’y trouver leurs habitudes avant les élections.

Même si nous avons respecté toutes les règles habituelles d’une inauguration (communiqué de presse, invitations mails à nos soutiens, boîtage dans les quartiers), je ne pouvais m’empêcher de m’inquiéter à l’idée que personne ne vienne.

Pour contrer cette angoisse, nous avons mis en place un carnet de bord de nos derniers jours de travaux, sur les pages réseaux sociaux de notre liste. Tous les jours, nous publions avec humour nos déboires : le fameux pinceau oublié au fond du seau de peinture, les plombs qui sautent à chaque branchement de la cafetière… l’idée était d’amuser nos abonné.es et d’attiser leur curiosité pour le jour de l’inauguration.

Cela a rapidement permis d’humaniser la liste auprès de celles et ceux qui ne nous connaissait pas et je pense à terme a largement contribué à notre popularité rapide au sein de la commune.

H-1 : allô Laurence, la porte du QG de campagne a été vandalisée !

Le jour de l’inauguration, j’étais enfin sereine, je croisais des gens à la boulangerie et dans la rue, qui me disaient tous se réjouir de me retrouver le soir pour l’inauguration.

Mais une heure avant l’instant tant attendu, je reçois un appel paniquée d’une de mes colistières, la porte a été entièrement repeinte à grands traits de messages injurieux.

Le stress me reprend très vite mais je me souviens qu’il nous reste un stock de peinture à l’arrière du local, en deux temps trois mouvements nous repeignons intégralement la porte du QG.

Les habitant.es et journalistes commencent déjà à arriver mais les tags ont disparu.

Le drame a été évité de justesse. Bien que l’on voit sur toutes les photos de la soirée que j’ai de la peinture plein les cheveux et que deux/trois costumes ont été ruiné pour cause de promiscuité avec la porte…

Cette inauguration reste un excellent souvenir de campagne.