Souvent associé aux réflexions des refontes de voiries ou à l’aménagement du territoire, l’éclairage public représente un enjeu environnemental et économique pour les communes. Passage à l’éclairage LED ou suppression…

Souvent associé aux réflexions des refontes de voiries ou à l’aménagement du territoire, l’éclairage public représente un enjeu environnemental et économique pour les communes. Passage à l’éclairage LED ou suppression simple des lampadaires, de nombreuses communes essaient des solutions alternatives. Mais l’éclairage public systématique est encore très ancré dans les territoires.

Eclairage public : l’enjeu sécuritaire

Aujourd’hui, l’éclairage public représente un double enjeu pour les villes, entre gage de sécurité et enjeux économiques / écologiques.

Pour les citoyens l’éclairage semble rester indispensable : 90 % des Français déclarent que l’éclairage public est un « enjeu central de sécurité » et 87 % d’entre eux estiment qu’il sécurise les routes départementales et communales. Si le sentiment d’insécurité et la sécurité réelle ne sont pas liés, le confort des citoyens est souvent de facto préservé dans les communes qui favorisent l’éclairage. Dans la réalité, son impact est faible : la majorité des cambriolages se déroulent en journée chez les particuliers, et l’insécurité routière tend à diminuer lorsque l’éclairage est absent, comme le constate Agnès Versepuy, Maire du Taillan-Médoc (33), une commune qui est passée à l’extinction de l’éclairage entre 1h et 05h : “l’absence de lumière augmente de fait la vigilance du conducteur”.
L’AFE (Association Française d’Eclairage) propose un tour d’horizon sur les liens réels ou non entre l’éclairage public et la sécurité.

Enjeux écologiques et économiques

L’un des principaux arguments en défaveur de l’éclairage public reste l’impact non négligeable sur la biodiversité. Si les équipements choisis ne correspondent pas à l’environnement dans lequel ils sont positionnés, ils participent à leur destruction. Par exemple, de nombreux insectes sont attirés puis étourdis par la lumière. Les animaux tels que les chauves-souris – qui s’habituent à la lumière – ou les oiseaux migrateurs sont perturbés et modifient leurs comportements suite à des sur-expositions lumineuses. L’humain est aussi sujet au dérèglement lié à un éclairage inadapté : l’intrusion de la lumière dans nos lieux de repos perturbe le sommeil, indispensable au développement des hormones de croissance, au repos du cerveau, à la lutte contre la fatigue et le stress, entre autre.

Certaines villes, comme Paris, tentent des actions en faveur de la bonne cohabitation de l’éclairage public et de la faune et la flore locale : repenser les équipements avec des halos lumineux plus adaptés à l’environnement, réduire l’intensité lumineuse dans les parcs. D’autres, comme à  Quesnoy-sur-Deûle dans le Nord ou au Taillan-Médoc en Gironde, ont tout simplement coupé l’éclairage dans le centre ville entre 0h30 et 5h du matin.

Les avantages ne sont pas simplement environnementaux, ils impactent considérablement les finances de la commune. A Quesnoy-sur-Deûle, 30 000 € ont été économisés en 7 mois. A Cugnaux (31), un programme mené avec le Syndicat Départemental d’Electricité de Haute Garonne vise à éclairer “juste ce qu’il faut”, avec des dispositions telles que :

  • des faisceaux lumineux dirigés vers le sol,
  • l’extinction des parking en dehors des horaires d’ouvertures,
  • un éclairage de faible puissance à LED.

Les résultats : un point lumineux permettra une économie de 3,35 € à la commune, passant de 4,20 € à 0,85 €, soit 80% d’économie d’énergie sur les secteurs concernés.

Dans un contexte économique instable et alors que les collectivités doivent se montrer exemplaires en faveur de respect de l’environnement, la place de l’éclairage public doit évoluer. 2000 communes françaises ont déjà passé le cap de l’extinction de leur éclairage pendant la nuit. Les analyses en termes d’impact dans ces collectivités sont en cours, mais les premiers résultats, cités ci-dessus, sont déjà encourageants.