Instaurer le développement durable sur une commune, quelle que soit sa taille, à en croire l’association Bruded, c’est possible. Imaginée en 2005 par une poignée d’élus bretons aux convictions écologistes, elle facilite les échanges et la transmission des bonnes pratiques.

Promouvoir le développement durable

Le nom Bruded évoque le mot promouvoir en breton. En effet, l’objectif initial de l’association visait à promouvoir le développement durable dans les territoires de Bretagne. Aujourd’hui composée de 160 communes et plusieurs communautés de communes, Bruded puise son financement auprès des départements du Finistère, de la Loire-Atlantique et d’Ile-et-Vilaine mais aussi de la région Bretagne et des adhésions de ses membres. « L’ensemble de ses sources nous permet  de proposer des actions gratuites aux élus, qu’ils soient adhérents ou non » précise Emmanuelle Rasseneur, maire de Gourlizon, dans le Finistère, mais aussi vice-présidente de Bruded.

Partage de bonnes pratiques en terres bretonnes

En toile de fond de toutes les activités proposée par l’association, une volonté de partager les bonnes pratiques. Entre autre exemple, un élu porteur d’un projet de cantine scolaire pourra se tourner vers l’association pour identifier des initiatives similaires, susceptibles d’être reproduites. « Nous jouons le rôle d’intermédiaire pour mettre en relation les deux parties. » Si les communes ont commencé par s’intéresser aux aménagements urbains, des questions relevant du domaine social ou encore économique sont venues compléter la typologie des projets exposés sur le site internet de l’association. Véritable annuaire des initiatives menées sur le territoire breton, il permet aux élus de trouver des ressources et des témoignages pour mieux envisager leur projet.

Adhérent ou non, un élu peut nous solliciter sur une thématique. Nous chercherons ce qui a été fait, au plus près de son idée puis nous pourrons prévoir une visite pour que son conseil municipal rencontre celui de la commune ayant déjà mené la sienne à son terme. 

Chaque année, Bruded organise également une série de visites autour d’un thème précis. Les élus intéressés s’inscrivent en fonction de leurs attentes à l’une ou l’autre. « L’an dernier, nous avions retenu la restauration collective en abordant tout autant le choix des produits que le système de distribution. De là, nous avons rencontré des communes exemplaires dans l’un des axes lié. » Au-delà de ces missions accessibles gratuitement à tous, l’équipe de six salariés de l’association propose un accompagnement renforcé aux collectivités adhérentes.

Les élu.e.s parlent aux élu.e.s

Ce qui a séduit Emmanuelle Rasseneur dans le projet, c’est notamment l’interaction qui s’installe entre les élus. « Lorsque l’on a un projet ambitieux, dans une petite commune comme c’est mon cas avec environ 900 habitants, on peut être frileux surtout si on a peu de moyens humains ou financiers. »

Chaque projet porté par un élu contient sa part de risque et devient une source de préoccupation. « Echanger avec quelqu’un qui est déjà passé par là, qui a essuyé les plâtres, qui explique ce qu’il a fait ou ne referait pas, ça met en confiance. »

Installer une démocratie participative pour impliquer les citoyens, choisir les matériaux pour une future construction, expliquer la démarche qui a conduit une petite commune à devenir un territoire zéro chômeur ou encore mettre en lumière le choix d’un chantier d’insertion ou participatif pour abaisser le budget d’un projet sont autant d’échanges qui ont vu le jour entre élus bretons.

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S’inspirer pour mieux agir sur son territoire

« Pour les jeunes élus notamment, Bruded donne un coup de pouce pour qu’ils envisagent mieux l’ampleur d’un projet et décident, ou non, de le poursuivre. Confrontés à des freins de tout ordre, ils voient d’autres acteurs locaux leur donner des retours concrets. »

Alors que les rencontres entre élus peuvent se faire au sein des communautés de communes par exemple, Emmanuelle Rasseneur voit l’association comme une ressource plus complète.

« Quand on vient à la communauté de communes, on vient traiter des dossiers et je m’aperçois que les échanges ne se font pas. D’autre part, la commune qui aura eu la bonne idée qui nous intéresse ne se trouve pas forcément juste à côté. » Une réalité géographique qui a amené la maire de Gourlizon à parcourir une centaine de kilomètres sur son temps personnel pour apporter des réponses à d’autres élus intéressés par son approche de la revitalisation du centre-bourg.

« On est élu pour faire bouger les choses. Bruded traduit cette volonté, c’est  un engagement pour faire avancer les projets à travers un esprit militant autour du développement durable. »