“J’entends beaucoup de rumeurs à mon sujet, comment les faire taire ?” La première question à vous poser est : où ces rumeurs circulent-elles ? Selon la réponse, l’enjeu est différent. Si vous avez le sentiment que des rumeurs circulent, mais peut-être au sein d’une communauté qui ne vous est pas acquise : opposition, ou un peu plus largement, réseau qui gravite autour de l’opposition, cela peut être une simple opération de déstabilisation pour vous faire douter.

Bruits de couloir dans la mairie, échos qui vous reviennent dans votre commune, ou lors de soirées entre amis : les rumeurs sont l’un des poisons de la vie locale. Impossibles à anticiper et difficiles à déconstruire, elles peuvent vous prendre énormément d’énergie à des moments où vous avez besoin d’utiliser votre temps à autre chose. Dans quels cas réagir ? De quelles façons ? Tour d’horizon sur les situations les plus fréquemment rencontrées par les élus et les actions à mettre en place.

Quelles rumeurs prendre au sérieux ?

Deux cas de figure :

Première situation : la rumeur concerne vos intentions futures, des propos ou des intentions qu’on vous aurait prêtés. Comment reconnaître cette situation ? C’est le cas de figure où vous pouvez dire avec quasi-certitude que cette rumeur est le fait de gens qui s’ennuient, qui égayent leur quotidien en essayant de vous faire réagir.

Dans cette situation, la meilleure réponse est l’humour. L’humour est un outil très efficace car il va en même temps montrer votre détachement et l’absurdité du bruit qui circule sur vous. Quelques exemples de situations dans lesquelles vous pouvez réagir de cette façon :

  • vous avez suivi sur Twitter le compte de Marine Le Pen pour voir comment elle communique et on vous accuse de sympathies pour le Front National. Vous publiez un communiqué de presse ironique en expliquant que vous avez suivi le même jour quatre autres personnalités politiques, et que vous essayeriez donc de rejoindre 5 partis politiques différents en même temps.
  • vous avez discuté des prochaines municipales avec un collègue en disant que vous aimeriez prendre plus de responsabilités et vous entendez dire le lendemain que vous aimeriez prendre la place du maire. Allez-y à fond : vous expliquez au/à la secrétaire de mairie que vous voulez plutôt devenir Président.e de la République (et aussi : Président.e de région, du Département, et de l’intercommunalité).

Utiliser l’humour montre que vous avez du détachement par rapport à la situation vécue. Même si c’est difficile dans certaines situations, cela se travaille.

Deuxième situation : la rumeur porte sur votre famille, des éléments de votre passé, vos amis, et vous sentez que cette rumeur pourrait potentiellement vous nuire.

Comment répondre à une rumeur potentiellement nuisible ?

Dans ce cas de figure, trois possibilités s’offrent à vous :

  • publier un démenti formel ; reprendre ces éléments de langage dans l’ensemble de votre communication, faire des rappels réguliers, et bien sûr mobiliser vos soutiens qui vous apporteront de la crédibilité en vous soutenant et en prenant votre défense. 
  • si la rumeur vous paraît diffamatoire, nous vous conseillons de prendre les conseils d’un avocat et d’envisager une action en justice. Sa simple évocation peut entraîner des excuses et l’arrêt de sa diffusion par vos détracteurs ; mais vous pouvez également aller plus loin si vous y êtes prête.
  • Une dernière façon de procéder, rare et parfois plus efficace, peut consister à prendre rendez-vous avec la personne qui vous veut du mal et à lui poser honnêtement la question de savoir pour quelle raison elle propage des faits qu’elle sait inexacts. Cette dernière méthode peut sembler naïve – la vie politique n’est pas une vie de bisounours !, mais c’est précisément parce que ce type d’attitude, ouverte, franche, et presque bienveillante, est rare, que les personnes se permettent aujourd’hui de se comporter d’une façon fausse et dévoyée. Vous en embarrasserez plus d’un en étant simplement honnête, et en allant chercher dans une conversation “en face à face” une réponse à un comportement qui souvent ne s’assume pas ouvertement.

Dans ces situations, l’humour ne vous paraîtra pas l’arme appropriée : parce que vous souhaitez vous faire respecter, parce que ce n’est pas vous mais un de vos proches qui est visé, etc.

N’hésitez pas à prendre de la hauteur en ayant très rapidement une réaction forte et directe, en prenant le sujet à bras-le-corps dès le départ. Cela montrera votre détermination et sera suffisant dans la majorité des cas pour arrêter la rumeur. Vous pourrez choisir pour cela dans les trois solutions citées en fonction de la gravité de la situation, du contexte général, et de l’énergie qu’il vous faut fournir pour les mettre en place.

Bon courage dans ces situations complexes qui sont plus fréquentes qu’on ne le souhaiterait !

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