Candidat au Programme d’investissements d’avenir, HAPPI MONTANA envisage d’être un accélérateur d’innovation et de développement d’envergure nationale au sein du Massif central. Une des chef.fes de ce vaste projet, Chantal…

Candidat au Programme d’investissements d’avenir, HAPPI MONTANA envisage d’être un accélérateur d’innovation et de développement d’envergure nationale au sein du Massif central. Une des chef.fes de ce vaste projet, Chantal Hilaire, interviendra à l’occasion de la Journée des Femmes Élues d’Auvergne-Rhône-Alpes le 22 juin 2018 à Lyon, a bien voulu nous présenter cette audacieuse candidature.

Une candidature solide pour le Programme d’investissements d’avenir

Nous vous en parlions il y a quelques mois, un appel à manifestations d’intérêt « Territoires d’innovation de grande ambition » (TIGA) avait été lancé par l’État dans le cadre du Programmes d’investissements d’avenir (PIA). L’objectif est « d’accompagner un nombre limité de territoires d’intérêt national, dans les étapes clés d’un projet de transformation ambitieux, destiné à améliorer la qualité de vie des habitants et d’augmenter la durabilité du territoire. »

Au total, plus d’une centaine de candidatures a été déposée. Parmi elles, HAPPI MONTANA, initiée par l’association MACEO : « C’est une association qui intervient avec des acteurs pour soutenir des projets collaboratifs innovants », explique Chantal Hilaire, cheffe de projet chez Maceo et en charge d’HAPPI MONTANA. « Maceo intervient sur tout le Massif central. Elle est financée par des fonds du Massif central et par des fonds d’objectifs du Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET).” Son but : « travailler pour un massif de montagne attractif et habité, tout en prenant en compte le volet environnemental du territoire. »

La 1ère étape du TIGA a été franchie : HAPPI MONTANA a été sélectionné avec 23 autres projets sur la centaine proposée. Mais rien n’est encore joué aujourd’hui : le véritable appel à projets n’a pas eu lieu. A la fin, il ne restera seulement que 10 lauréats et les projets seront subventionnés à hauteur de 450 millions d’euros par l’État sur cinq ans.

Un projet ambitieux qui fait intervenir de nombreux partenaires

HAPPI est le sigle pour « Hub d’Accompagnement des Projets Partenariaux Innovants » du Massif central. MONTANA, fait référence à la montagne en espagnol, le tout jouant aussi sur l’anglais : « happy montana » littéralement « montagne heureuse ». Pour ce projet, ce n’est pas moins d’une cinquantaine d’acteurs qui se sont regroupés dans le but de développer les territoires du Massif central : « Tout un collectif s’est mis en commun avec le soutien des quatre régions, ce qui représente quelque chose d’important. Vingt-neuf territoires du Massif central se sont mis en réseau. Ils vont de la Bourgogne-Franche-Comté à la Lozère, du Limousin à Saint-Etienne. » Et les collectivités ne sont pas les seules à participer : « Il y a aussi des structures de l’économie sociale et solidaire comme des Fabs Labs, etc. Et on a aussi des grandes entreprises qui soutiennent notre démarche : EDF, le Crédit Agricole, Engie et d’autres » ainsi que des structures d’enseignement et de recherche.

Sur les 24 projets retenus, HAPPI MONTANA est celui qui s’étend sur le plus vaste territoire, puisque le Massif central est situé sur pas moins de quatre régions. C’est l’une des rares candidatures à ne pas se focaliser sur une agglomération, plus propice à ce genre de projets : « Auparavant, les démarches de ce type étaient peu ouvertes à des territoires à caractère rural, mais étaient plus axées sur des grandes métropoles ». HAPPI MONTANA prend le risque de valoriser un territoire souvent considéré comme déconnecté et peu peuplé : la montagne. C’est dire l’ambition d’HAPPI MONTANA, à la fois par le nombre de partenaires engagés, par leur nature (à la fois public et privé), par le territoire choisi, mais aussi et surtout, par les multiples projets partenariaux qui sont envisagés.

Créer le Living Lab de la montagne

Chantal Hilaire est catégorique : « L’objectif, c’est de faire le living lab de la montagne, donc de voir comment en tenant compte des territoires où il y a une faible densité, on arrive à réaliser des expérimentations pour innover. Ces expérimentations sont mises en réseau avec comme objectif d’adapter les outils efficaces en métropole pour le milieu rural afin de maintenir de l’activité et des territoires habités. » Des projets de différentes natures sont ainsi prévus :

  • La mobilité : « On a plusieurs thématiques autour de la mobilité innovante : nouveaux modes de propulsions, autopartage, etc.”
  • Le numérique : “On fait des expérimentations sur l’usage du numérique, sur toute la mise en réseau des tiers-lieux, les systèmes d’accompagnement des entreprises et start-up mais également sur les usages numériques par rapport à des porteurs de projets pour aller au plus près des habitants, par exemple la transformation des bibliobus en bus numérique. »
  • Les services territoriaux : « On a tout un volet sur les services en territoires ruraux, avec les projets sur l’adaptation pour du maintien à domicile, avec de la domotique par exemple, mais aussi tout un travail sur le design de services pour revoir complètement le service à la population. On est vraiment dans un travail de modernisation des services publics. »
  • Happi Montana fait également des expérimentations sur le tourisme et sur les questions de transition énergétique.

Des études de faisabilité en cours

Même s’il reste encore des étapes avant l’adoption définitive du projet, Chantal Hilaire est plutôt confiante : « L’enjeu, dans ce PIA, c’est que les dix candidats qui vont être retenus auront une enveloppe de 500 millions d’euros, ce qui correspondrait à 50 millions par territoire. » L’originalité d’HAPPI MONTANA ainsi que son ambition lui donnent de véritables chances de faire partie de ces dix lauréats.

Pour avoir réussi la première étape, le projet a reçu 400.000 euros pour financer des études qui ont lieu tout au long de cette année 2018 : « Il y a actuellement une trentaine d’études de faisabilité en cours qui vont permettre de réaliser la première phase de ces expérimentations destinées à être mutualisées. » A l’issue de celles-ci, il y aura la 2e étape, celle du véritable appel à projets : « Il doit être publié fin juin et il faudra y répondre pour la fin d’année ou début d’année prochaine. Les résultats seront, normalement, connus en mars 2019. » Pour y arriver, Chantal Hilaire a conscience qu’une grande partie du PIA concerne l’implication des entreprises privées : « C’est notre grand défi pour la deuxième étape ».

Que cet impressionnant consortium que forme HAPPI MONTANA soit parmi les dix lauréats définitifs serait une belle occasion de montrer qu’un territoire apparemment inadapté peut être une véritable opportunité pour l’innovation publique.

Le logo d'HAPPI MONTANA
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