La Bourgogne-Franche-Comté est la 1ère région à signer l’accord pour le transfert de compétence CREPS. Une démarche importante en vue des JO

La région Bourgogne-Franche-Comté est la première à mener à bien le transfert de compétence de la gestion CREPS. Cette opération doit améliorer l’organisation sportive en France. Et à quelques années des JO de Paris, l’enjeu devient primordial.

Les CREPS, bastion du sport en France

Véritable cœur de l’organisation du sport en France, les centres de ressources, d’expertise et de performance sportive (CREPS) accomplissent de nombreuses missions essentielles pour le développement des pratiques sportives, et cela, à plusieurs niveaux. En effet, ils doivent accompagner les sportifs de haut-niveau tout en assurant la promotion du sport quotidien auprès de tous. Et encourager et organiser les activités de jeunesse et d’éducation populaire tout en assurant une formation aux métiers du sport et de l’animation.

Les CREPS ont donc une dimension nationale, puisqu’ils assurent des missions au nom de l’Etat, mais aussi régionale, puisqu’ils doivent réaliser des actions et des missions spécifiques à chaque région. C’est pour cela que la loi NOTRe de 2015 a décidé de transférer la compétence de gestion des CREPS de l’État aux régions.

Un transfert en plusieurs étapes

Ce transfert de compétence a pour objectif de requalifier et de redéfinir la gestion des CREPS et la répartition de ses missions entre l’État et la région. Pascal Bonnetain, directeur du CREPS de la Bourgogne-Franche-Comté, la première région à avoir signé l’accord, a déclaré que ce transfert “vise à bien positionner la gouvernance de l’établissement. Avant, l’administration centrale décidait et investissait, désormais, un document dit qui fait quoi. Car aujourd’hui, alors que le CREPS n’est plus sous tutelle d’une administration centrale, on s’aperçoit qu’il y a des enjeux avec les collectivités”. La nouvelle gestion des CREPS reprend, en quelque sorte, le modèle de celui des lycées.

Si le premier transfert de compétence n’est entériné que plusieurs années après la promulgation de la loi, c’est parce qu’il s’est découpé en plusieurs étapes importantes. Tout d’abord, il y a eu le transfert des bâtiments au 1er janvier 2016, ainsi que les missions d’entretien général et technique, avec une compensation intégrale de l’État. Puis le transfert des agents chargés des fonctions supports, comme l’accueil, la restauration, l’hébergement, etc. au 1er janvier 2017. Et, enfin, la signature d’une convention tripartite d’objectifs et de moyens entre l’État, la région et le CREPS.

Un premier accord décisif

La région Bourgogne-Franche-Comté est donc la première à être allée au bout de toutes ces étapes et à mener à terme ce transfert de compétence. C’est le 16 janvier 2018, que la ministre des Sports, Laura Flessel est venue signer la convention tripartite d’objectifs et de moyens entre l’État, le CREPS, représenté par son directeur Pascal Bonnetain, et la Région Bourgogne-Franche-Comté, représentée par Laëtitia Martinez, la Vice-présidente du Conseil régional chargée des sports, de l’égalité et de la citoyenneté.

Une première signature qui était cependant attendue, selon Pascal Bonnetain. Car, contrairement à certaines grandes régions, qui disposent de plusieurs centres, le CREPS de Bourgogne-Franche-Comté est regroupé sur un seul site, ce qui lui a permis d’être privilégié.

Les JO 2024, un premier grand test ?

La signature de l’accord fut l’occasion de présenter les projets sportifs ambitieux de la région. La ministre Laura Flessel a pu découvrir les différentes initiatives de la ville de Dijon pour le sport, notamment sa volonté de le lier au bien-être et à la santé. Mais l’objectif principal reste le sport de haut-niveau, et surtout, les Jeux Olympiques de Paris en 2024, avec la volonté affichée d’en être “la base arrière”. Un objectif confirmé par Laëtitia Martinez lors de son discours : “La région Bourgogne-Franche-Comté a choisi de s’appuyer sur ses nouvelles compétences pour mener une étude d’envergure sur le sport de haut niveau, qui doit être désormais envisagé dans la perspective d’une mobilisation des ressources et des talents régionaux à l’horizon des Jeux olympiques de Paris 2024.

Si la perspective des Jeux Olympiques à Paris n’était pas le facteur initial de ce transfert de compétence, puisque l’attribution ne date que du 13 septembre 2017, les JO risquent de représenter la première échéance déterminante pour cette nouvelle réorganisation des CREPS. Grâce à leurs nouvelles marges de manœuvre, les centres et les régions vont devoir prouver leur capacité à accompagner le sport de haut-niveau. Et leur réussite risque de se jauger en fonction du nombre de médailles que la France obtiendra.