Des bracelets connectés Groupeer pour les enfants afin de s’assurer de leur présence dans les cars scolaires. C’est ce qu’a proposé Transdev, acteur majeur de la mobilité qui conseille et…
Des bracelets connectés Groupeer pour les enfants afin de s’assurer de leur présence dans les cars scolaires. C’est ce qu’a proposé Transdev, acteur majeur de la mobilité qui conseille et accompagne les collectivités territoriales, en collaboration avec la start-up Groupeer, à deux communautés de communes d’Indre-et-Loire. Une expérimentation qui fait œuvre d’innovation technologique pour les collectivités et de sécurisation des transports scolaires pour les enfants et les parents !
Entretien avec Brigitte Andrychowski, adjointe au maire, CC Tours Est Vallées, présidente du syndicat des transports scolaires du canton de Vouvray et Elisabeth Oger, directrice marketing et développement Transdev, Pôle Centre Val-de-Loire.
Une première expérimentation en Touraine
Pour renforcer la sécurité et offrir plus de garanties sur la fréquentation des circuits scolaires, Transdev et son partenaire, Groupeer ont testé avec le Conseil départemental d’Indre-et-Loire une solution unique en Europe permettant le comptage des élèves transportés en temps réel. Au cours de l’année 2017, une trentaine d’élèves ont participé à l’expérimentation : ceux de l’école élémentaire de Vouvray et ceux de l’école maternelle d’Auzouer-en-Touraine.
Déjà utilisé ponctuellement dans des centres de loisirs et sorties en groupes en France, le dispositif a été adapté aux spécificités du transport scolaire. Du côté du Département, le projet a été accueilli avec optimisme et pragmatisme, comme nous l’explique Brigitte Andrychowski, présidente du syndicat des transports scolaires du Canton de Vouvray : « Nous avons servi de test, pas parce qu’on rencontrait des soucis dans nos communes mais justement parce qu’on avait des accompagnateurs qui allaient pouvoir gérer le dispositif ».
Comment fonctionne concrètement le bracelet connecté Groupeer ?
Une appli mobile pour l’accompagnateur et un bracelet pour chaque mineur
Équipés d’un bracelet connecté via un système de Bluetooth sans émission d’ondes, les enfants sont répertoriés – mais non géolocalisés – par une application mobile à chaque fois qu’ils montent et descendent du bus. L’application Car@scol permet, à l’aide d’un simple smartphone, au chauffeur et à l’accompagnateur de vérifier en temps réel le nombre exact d’enfants à bord et leur garantit qu’aucun n’est resté à bord à la fin du service.
Le bracelet connecté répond à plusieurs besoins : savoir si l’élève est bien dans le véhicule, informer les parents et surtout, avertir en cas de problème et connaître à n’importe quel moment le remplissage d’un car. « C’est un premier pas ! Le système garantit qu’aucun élève ne reste dans le car, permet de compter les enfants et de mieux connaître la fréquentation avec un suivi très rapproché » nous confirme Elisabeth Oger, directrice marketing et développement chez Transdev du Pôle Centre-Val de Loire. Bien évidemment, les parents ont le libre choix de s’engager ou non dans le projet expérimental, de sélectionner le niveau comme le moyen de communication.
Car@scol, une solution imaginée après concertation des acteurs du terrain
Le pôle régional de Transdev a initié, depuis 2015, une démarche d’écoute des parties prenantes du transport scolaire. L’idée a été de réunir les différentes collectivités (Départements, Communes, Syndicats de transports et Intercommunalités…), les écoles, les associations de parents d’élèves, l’Education nationale, les acteurs de la prévention et de la sécurité routière, les conducteurs et les accompagnateurs aux côtés de Transdev. Concrètement, le groupe Transdev a mené un véritable travail de terrain en organisant près de 140 entretiens et des ateliers de réflexion et de cocréation pour identifier des pistes de travail répondant aux besoins et attentes de l’écosystème du transport scolaire. Puis ont émergé diverses idées et projets qui ont été testés, à l’instar de la solution car@scol.
« Les pouvoirs publics locaux y ont vu d’emblée le bénéfice et se sont fortement impliqués dans le processus, tout comme les parents » souligne la directrice marketing. En interne, les conducteurs des cars et les équipes locales de Transdev se sont occupés du pilotage de l’expérimentation, des ajustements du service au jour le jour, et de la communication auprès des parents. La participation des acteurs concernés et notamment celle des usagers pour améliorer le dispositif a impulsé une dynamique nouvelle et, certainement, contribué à l’acceptation du projet. Elisabeth Oger témoigne de « la fierté des parents qui ont pu participer à cette démarche innovante. (…) Tout le monde a joué le jeu. »
Aller de l’avant pour répondre aux enjeux régionaux
Les transports publics sont soumis à de fortes contraintes financières et doivent se réorganiser suite aux transferts de compétences opérés par la loi NOTRe. Pour Elisabeth Oger, « le secteur fait face à 3 défis : celui du numérique, celui de la transition écologique et celui de l’économie compte tenu de la baisse des ressources des collectivités. A nous de trouver des solutions qui apportent à la fois de la valeur sans venir grever le budget des collectivités ». Toute solution technologique nouvelle doit être pensée pour répondre au mieux aux besoins des collectivités, aux attentes des administrés dans une logique d’optimisation économique des services publics.
Il faut également appréhender les conséquences du transfert de compétences des Départements aux Régions et le besoin de proximité dans la gestion des services de transports scolaires. L’adjointe au maire nous confirme ce dernier point : « La notion de proximité, dans le transport scolaire, est très importante et rien ne pourra la remplacer. A l’inverse, la méconnaissance du terrain peut entraîner des dysfonctionnements ». Dans cette année de transition, les Régions font d’ores et déjà preuve de pragmatisme pour assurer continuité des services, avec une organisation au plus près du terrain.
Maillon essentiel de la chaîne éducative, la qualité du service des transports scolaires et leur niveau de sécurité sont des priorités du quotidien pour les collectivités et leurs opérateurs. Conscient de ces enjeux et défis, Transdev s’est engagé sur la voie de l’innovation pour réinventer le transport scolaire et la mobilité des jeunes. Richard Dujardin, Directeur général France, parle d’un « moment important où les Régions reprennent cette compétence, nous souhaitons proposer des solutions innovantes contribuant à une nouvelle expérience pour tous les enfants que nous transportons chaque jour sur les chemins de l’école. Par l’engagement et l’action de tous les acteurs, nous pensons que de petites choses peuvent améliorer le rapport des élèves à leur car et leur donner le réflexe du transport en commun. »
Ce bracelet connecté est donc la preuve d’une volonté de modernisation des services publics et le résultat d’une coopération effective entre les collectivités, les usagers et les opérateurs de transport. Maintenant, la solution car@scol est prête à l’emploi et sera déployée dès cette rentrée, aux quatre coins de la France. En attendant de savoir si la Région, fraîchement en charge de cette compétence, s’appropriera le dispositif et l’étendra à d’autres circuits scolaires, ce sont près de 3.000 enfants qui devraient être équipés dans toute la France cet automne.
Cet article a été rédigé en partenariat avec Transdev.