Les lieux de pouvoir, endroits où se construisent les réseaux permettant d’accéder au pouvoir et ils sont un outil de réussite !
Les réseaux en politique sont plus qu’ailleurs une force déterminante pour l’accès à des exécutifs locaux ou nationaux. Au départ, ils se construisent sur le terrain. Puis les enjeux deviennent plus importants, et le pouvoir se déplace vers des réseaux plus informels, plus opaques, et moins accessibles…surtout pour les femmes. Etat des lieux des évolutions à venir.
Les réseaux de pouvoir sont historiquement masculins
Il y a aujourd’hui 155 femmes députées à l’Assemblée Nationale. En 1990, elles étaient…33 sur 577. Le même paradigme se retrouve dans toutes les institutions locales ou nationales. Les réseaux issus de nos institutions nationales sont donc historiquement masculins. Et comme on retrouve le même constat dans toutes les sphères de la société, tous les réseaux de pouvoir sont encore aujourd’hui majoritairement masculins. C’est par exemple le cas des partis politiques, des think-tanks (qui en sont souvent très proches), et de la franc-maçonnerie qui a pendant longtemps été fermée aux femmes. Pour tous les “outsiders” : ceux qui sont différents et qui amènent de nouvelles façons de travailler parce qu’ils ne sont pas issus par exemple d’une grande école, ou qui ne ressemblent pas à leurs prédécesseurs, il faut “infiltrer” ces réseaux de pouvoir pour se faire sa place.
De nouveaux réseaux de pouvoir se créent
Bien sûr, la situation ne convient pas à toutes celles et ceux qui veulent faire bouger les lignes. Une solution consiste donc à faire émerger de nouveaux “centres de pouvoir”, des réseaux que l’on peut configurer différemment et qui ne reproduiront pas les travers des réseaux précédents : la transparence, le partage, la bienveillance, peuvent remplacer l’opacité et la cooptation. C’est dans cet esprit que nous avons lancé plusieurs réseaux locaux, où toutes et tous sont les bienvenu.e.s pour échanger sur les enjeux des mandats locaux, quel que soient leur genre ou leur parti politique. Car dans les différentes crises que nous traversons – crise de la représentation démocratique, crise économique, crise idéologique et actes terroristes qui se multiplient, l’heure est à la solidarité.
Avant même ces réseaux, de nombreuses associations de femmes élues ont été créées en France depuis les années 1990, dont certaines sont encore actives aujourd’hui. Tous ces lieux sont d’excellents outils pour se constituer un réseau, se faire connaître, et trouver des soutiens pour tous les combats qu’il faudra dans tous les cas mener dans les lieux de pouvoir “officiels”.
Nous vivons un changement de paradigme
Nous vivons dans une période de changements phénoménaux. Révolution technologique, crise de la représentation démocratique et montée des populismes, féminisation fulgurante des exécutifs locaux : l’heure est à la transformation de nos environnements, une transformation qui se fait sous l’impulsion de citoyen.ne.s de plus en plus exigeants sur la “qualité de service” que la démocratie leur propose.
Dans ce contexte, favoriser l’ouverture et la transparence, libérer la parole, donner à toutes et à tous les mêmes chances d’accéder au pouvoir, est un paramètre indispensable pour tous les réseaux de pouvoir que sont les partis politiques, les institutions démocratiques, et les réseaux formels et informels.
Et ceux qui tardent à entrer dans ce nouveau paradigme sont ceux qui perdront les premiers la confiance de citoyens qui, à l’heure du numérique, ne veulent plus que l’on prenne sans eux les décisions qui les concernent.