A 10 jours de la Journée du Grand Ouest, il est l’heure de faire le point sur la place des femmes en politique dans la région !

A 10 jours de la Journée des Femmes Elues du Grand Ouest, il est l’heure pour nous de faire le point sur les retours de notre questionnaire en ligne “Place des femmes dans la politique dans le Grand Ouest en 2019”. Les premiers enseignements des réponses nous laissent entrevoir une amélioration pour la place des femmes en politique, cependant, de nombreux points d’amélioration doivent encore être mobilisés.

Une parole bien répartie

Quand nous posons la question “De façon générale, trouvez-vous que l’avis des femmes de votre collectivité a autant de poids que celui des hommes ?” une majorité de répondant.e.s considère que c’est le cas.

En effet, 52.9% d’entre eux considèrent que la parole des femmes est effectivement considérée dans le débat. Cependant, quand nous analysons les réponses libres associées, les retours sont plus nuancés. Alors que certain.e.s répondant.e.s témoignent : “nous ne sommes pas nombreuses mais nous savons nous faire entendre” d’autres nous expliquent que les femmes sont écartées de l’exécutif et donc moins écoutées ou que les femmes élues sont des “potiches” pour le Maire.

Les remarques sexistes ont tendance à diminuer dans les collectivités du Grand Ouest. 55% des répondant.e.s indiquent ne jamais en recevoir et 3.9% souvent. L’écart de 41.2 % des répondant.e.s explique devoir parfois faire face à ce type de remarques, la preuve que les choses changent mais encore trop lentement.

Des délégations encore très genrées

Un autre constat fort de cette concertation digitale : les délégations réparties sur le territoire sont encore très genrées. Le quatuor de tête parle de lui-même : les commissions social, éducation, petite enfance et culture sont incarnées par des femmes quand l’aménagement du territoire, le budget, l’habitat et les transports sont affaires d’hommes politiques.

Le graphique l’exprime : alors que l’aménagement du territoire culmine à 79.2% chez les hommes politiques, les femmes ne sont que 21.8% à gérer cette commission. Dans un autre sens de lecture, le social a un effet miroir inversé : les femmes portent cette délégation dans 74.5% des cas alors que les hommes le font à 26.5%.

La répartition des commissions est souvent associée à une expérience de vie. Ainsi les femmes sont plus facilement associées aux délégations dites du “care” (ndlr : soin à la personne) quand les hommes sont souvent présents sur des sujets comme le budget ou l’aménagement – souvent – plus considérables ou stratégiques.
Ce simple constat mène à des répercutions bien plus fortes : les sujets attraits à l’urbanisme, aux finances, à la voirie sont beaucoup plus médiatisés et permettent aux élu.e.s de plus souvent s’exprimer en conseil municipal. D’une simple délégation découle un sujet de représentation et d’expression dans l’espace public en tant qu’élu.e.

Encore des efforts à mener sur le terrain

Si les résultats semblent plutôt encourageants, nous notons encore des points d’amélioration à mener. Par exemple, 100% de nos répondants siègent aujourd’hui dans des intercommunalités présidées par des hommes.

Quand nous analysons les chiffres des deux régions constituant le Grand Ouest, nous dénombrons 17.6% de femmes maires dans les Pays de la Loire et seulement 14.8% en Bretagne. Si la première région citée est au-dessus de la moyenne nationale, elle reste encore bien loin des 50% espérés pour une représentativité plus forte.

L’étude menée par la DRDFE Bretagne, Science Po et Elles aussi s’est attachée à mettre en lumière des chiffres exprimant la sur-représentation des hommes dans la politique locale. Ils sont, par exemple, 83% maire et 80% adjoints dans les communes de moins de 1.000 habitants ; 87% maires dans les communes de plus de 1.000 habitants. Toutes communes confondues, ils sont 72% d’hommes premiers adjoints et 84% d’hommes maires. Une faible représentation de femmes qui, par effet boule de neige, démotive certaines au moment de l’engagement.

Pour renforcer la visibilité des femmes engagées et motiver de nombreuses autres à se lancer, les réseaux locaux d’Elueslocales agissent sur le terrain. N’hésitez pas à vous engager, travailler votre réseau et échanger avec toutes celles qui pourraient enrichir la vie locale de demain.