A l’approche de la Journée des Femmes Elues de Bourgogne-Franche-Comté, zoom sur la place des femme en politique dans la région.
A l’approche de notre prochaine édition de la Journée des Femmes Elues de Bourgogne-Franche-Comté, zoom sur la perception qu’ont les élues de leur place en politique dans la région.
Pas d’attaque sexiste mais une voix à asseoir
La première bonne nouvelle concernant les retours de ce questionnaire est que la majorité des femmes élues de Bourgogne-Franche-Comté ayant répondu ne se sentent pas opprimées par des attaques sexistes. Elles sont 59.5% à nous répondre que ce n’est même jamais le cas, cependant 10% précisent que les attaques sont régulières.
Si une majorité de femmes ne se sentent pas attaquées, elles reconnaissent néanmoins que l’image des femmes en politique reste trop faible. En effet, elles sont 55,9% à indiquer que la parole des femmes en politique n’est pas assez portée dans la région. Mais en extra local, leur ressenti est que la voix qu’elles incarnent est écoutée : 62.2% des interrogées en attestent.
Des commissions encore très genrées
Les femmes politiques de Bourgogne-Franche-Comté laissent entendre que leur relations politiques ne sont pas un frein dans leur expression. Cependant, force est de constater que les élues locales incarnent des commissions encore très genrées : 87.1% d’entre elles sont au social, 77.4% à l’éducation, 51.6% à la culture et 48.4% à la petite enfance. De leur côté, les hommes sont 71.9% à avoir une délégation à l’aménagement du territoire, 65.6% au budget et aux finances locales et 4.04% aux transports.
Si les relations interpersonnelles ne sont pas un frein, les politiques ne pourront se renouveler avec un immobilisme lorsqu’il s’agit de l’attribution des délégations. Les équipes d’élu.e.s de demain ont un enjeux de représentation à mettre en œuvre : faire changer les pratiques fera évoluer la pratique du service publique pour les administrés. Et si les hommes s’occupaient de la petite enfance et les femmes de l’urbanisme ? Les politiques n’en seraient que plus riches.
Une parole remise en question
Certains témoignages vont plus loin mettant en lumière le fond du problème : “La parité nous a permis l’accession à des fonctions d’adjointes, mais notre parole est souvent mise en doute, nos questions jugées importunes comme si on n’y connaissait rien… On doit se justifier.” Dans la forme : les soucis ne sont pas vraiment apparents, dans le fond, les femmes subissent des pressions qui les empêchent de s’exprimer.
Une élue explique que “quand vous êtes la seule face aux hommes il faut être très performante pour être crédible”. Le besoin de légitimité ressenti par les femmes vient de loin : la politique a été façonnée par les hommes et pour les hommes, ainsi la stratégie menée – et parfois de manière inconsciente – se traduit dans l’attribution des délégations et les postes stratégiques : les finances, l’aménagement et les travaux se jouent entre hommes.
Comme le témoigne une élue : “Dans la mesure où le poste “finances” est confié à un homme, tous les projets dépendent de lui.” Souvent, la parole des hommes est maximisée en conseil municipal et en conseil privé, non pas parce qu’ils sont plus importants mais parce qu’ils incarnent les délégations mises sur le devant de la scène. Tout l’enjeu est donc de faire passer le quatuor en tête des délégations incarnées par les femmes sur le devant de la scène.
“Malheureusement elles ne se rendent pas compte qu’elles peuvent donner et défendre leur avis.” Un homme témoigne dans ce questionnaire et résume en partie la voix des femmes en politique : il s’agit de prendre sa place quand on est en politique. Si les femmes doivent se saisir de cette opportunité, une fois élues, les hommes doivent également faire preuve de solidarité, défendant l’expression des femmes lors des réunions. D’ici là, rendez-vous lors de notre prochaine Journée des Femmes Elues de Bourgogne-Franche-Comté pour obtenir tous les conseils pour faire sa place !