Ville intelligente : en route vers le futur

Le numérique est intégré dans notre quotidien et en transforme nos pratiques et habitudes. Des villes intelligentes apparaissent.

Depuis quelques décennies, notre société vit une mutation numérique avec l’arrivée toujours plus rapide de nouveaux outils numériques. Cette pénétration est tellement rapide qu’il est bien difficile d’arriver à en comprendre et maîtriser la portée et ses conséquences réelles ou possibles. Quoiqu’il en soit, le numérique s’intègre progressivement dans notre quotidien et en transforme un certain nombre de pratiques et habitudes. Des villes intelligentes apparaissent.

Internet et la connexion permanente des smartphones, les nouvelles technologies du numérique et l’interconnexion offrent la possibilité d’avoir, partout et de manière quasi instantanée, accès à l’information mais aussi de communiquer et d’interagir.

Dès lors, municipalités, particuliers ou start-ups, se sont emparées de ces nouvelles fonctionnalités, développant de nombreux outils qui transforment considérablement l’organisation de ces villes 2.0.

Les smart cities

Les villes, sont confrontées à de nombreux problèmes : démographie croissante, questions énergétiques, ambiance urbaine, espace, mobilité, financement, etc, problèmes auxquels elles doivent très rapidement trouver des réponses pour demeurer attractives aux yeux des nouveaux talents, des entrepreneurs, des créateurs, des investisseurs…

La ville intelligente cherche donc à concilier les piliers sociaux, culturels et environnementaux à travers une approche systémique qui allie gouvernance participative et gestion éclairée des ressources naturelles afin de faire face aux besoins des institutions, des entreprises et des citoyens. Les termes pour désigner la ville intelligente sont nombreux : smart city, ville numérique,  ville durable…

Ville moderne, elle est capable de mettre en œuvre des infrastructures (d’eau, électricité, gaz, transports, services d’urgence, services publics, bâtiments, etc.) communicantes et durables pour améliorer le confort des citoyens, être plus efficaces, tout en se développant dans le respect de l’environnement.

Les domaines à travailler :

Efficacité :

  • Améliorer le partage d’informations et développer la coordination entre les différents services de la ville ;
  • Améliorer la qualité de service et l’utilisation des ressources opérationnelles ;
  • Optimiser les investissements ;
  • Accroître la réactivité de la ville face à des événements imprévus.
Développement durable :

  • Réduire la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre (encourager l’utilisation des énergies renouvelables) ;
  • Optimiser l’utilisation des ressources naturelles ;
  • Réduire les besoins en investissements lourds ;
  • Respecter l’héritage et préparer le futur de la ville.
Cadre de vie :

  • Proposer une meilleure qualité de vie aux habitants ;
  • Développer de nouveaux services innovants pour les citoyens et entreprises ;
  • Être plus attractive et compétitive face aux autres villes.

Réinventons la mobilité

Pilier fondamental du développement durable : repenser nos modes de déplacement. D’un point de vue de la consommation d’énergie, mais aussi de la logistique. De nombreuses villes, en partenariat avec divers acteurs, s’attellent à la tâche.

Développée par Cityway, filiale numérique du groupe Transdev, l’application Moovizy regroupe l’offre de tous les opérateurs de mobilité présents sur le bassin stéphanois. L’idée est de fournir un service de mobilité « tout en un », permettant de trouver la solution transport la plus adaptée à ses besoins. Moovizy va ainsi fournir des informations en temps réel sur tous les modes de transport (bus, car, train, voiture, vélos, parking…), mais aussi un calcul d’itinéraire multimodal avec prise en compte des préférences de l’utilisateur. L’application permet également d’acheter ses titres de transport et de valider grâce à son smartphone, notamment grâce à l’équipement en Wifi des trams de la métropole. Objectif : faciliter la mobilité sur le bassin de vie qui s’étend au-delà des 45 communes de Saint-Étienne Métropole et que le numérique soit mis au service de la population.

Les transports ont un immense impact sur les citoyens et pourtant, dans les villes, il arrive bien régulièrement que la fluidité de l’ensemble laisse cruellement à désirer. Différents modes de transport vont se croiser sans que les connexions pour les relier ne soient prévues. Pour optimiser l’expérience des utilisateurs, les collectivités associées aux entreprises du secteur innovent sans cesse et travaillent aux solutions les plus adaptées aux besoins des utilisateurs : meilleure information grâce au numérique, meilleur accueil, optimisation des parcours et des temps de transport, interconnexion des différentes lignes ou modes de transport… Se nourrissant des retours des habitants, ces carrefours de la mobilité vont être constitués de véritables salons urbains pour rendre les temps d’attentes plus agréables, optimiser le temps d’attente des utilisateurs grâce à de nouveaux services sur place, des aménagements lumineux et ludiques pour mettre en valeur de nouveaux circuits de déplacements et désengorger la voie principale en favorisant la marche…

Dans de nombreux réseaux, les difficultés à desservir les zones d’activités et industrielles se font sentir. Grand enjeu du développement durable, favoriser les trajets domicile-travail en mode alternatif à la voiture particulière implique nécessairement une remise en question des manières de desservir ces ZA ou ZI en Transport Public. Chronopro, créée par Transdev, tente d’y répondre, en profitant des nouvelles fonctionnalités permises par les technologies du numérique : sur Internet ou via l’application, le voyageur va pouvoir réserver son trajet, des arrêts sont proposés sur toute une zone d’activités et la navette ne s’arrêtera qu’aux arrêts prévus par les voyageurs. Cette solution permet d’éviter les multiples tours et détours, les multitudes de rues (parfois en impasse) et le grand nombre d’arrêts (régulièrement inutiles) qui rendent les parcours des lignes de bus longs, tortueux et peu compétitifs.

Le numérique, avenir de la démocratie locale ?

Alors qu’élection après élection, les observateurs tirent la sonnette d’alarme vis-à-vis d’un recul de plus en plus palpable de l’engagement citoyen, observons le monde numérique. Bien au contraire, grâce à ces multiples fonctionnalités, celui-ci fourmille d’applications qui cherchent à renouveler la démocratie.

Non, elle n’est pas danger. Au contraire, grâce au numérique, elle pourrait retrouver une seconde jeunesse et redevenir ce brillant idéal.

Ainsi, ID City propose une plateforme responsive design innovante, s’intégrant en 2 clics sur le site des collectivités, dans le but d’accélérer la participation citoyenne au niveau local. La plateforme, très facile d’accès (un peu sous la même forme qu’un forum) s’organise autour de différents axes : création de consultations en ligne, plateforme de libre contribution ouvertes aux citoyens pour proposer des idées, réagir ou voter à celles des autres, analyse facile des contributions…

De son côté, Fluicity souhaite redonner envie aux gens de participer, s’impliquer dans la construction de l’espace public, bref renouveler l’intérêt pour la politique par la démocratie locale. Application pour smartphones, elle propose une plateforme d’informations, d’expression, d’échanges visant à faciliter la prise de décision collective grâce à la participation à l’échelle locale et à casser l’impression de distance qui s’est installée entre élus et citoyens, notamment la jeune génération hyperconnectée qui ne verrait l’administration que par le prisme de sa lourdeur. Les habitants sont invités à s’exprimer sur des sujets très concrets : l’état du trafic routier, la pollution, la voierie… Ils peuvent donner en temps réel leur avis sur les propositions de la collectivité, signaler un dommage dans leur rue ou tout simplement proposer une idée.

Enfin, City2Gether se veut une application remettant le citoyen au cœur de l’écosystème en simplifiant les échanges avec les élus et les collectivités sous la forme d’une plateforme digitale de citoyenneté active, un outil efficace et moderne permettant d’impliquer tous les citoyens. Chaque personne peut donner des renseignements en temps réel sur la ville (emplacement de chantiers en cours, heures de passage du tri sélectif) ou suggérer des idées ou un avis bien précis. De plus, ils pourront répondre à des e-sondages et permettre aux élus de connaitre le point de vue des personnes qu’ils sont censés aider sur des points importants.

Les services 2.0

Pour devenir intelligentes, les villes actuelles devront développer de nouveaux services performants dans tous les domaines.

Les applications développées pour les villes

Nantes dans ma poche et Bordeaux ma ville sont des exemples types d’une application multi-services qui permet aux citoyens de voir ce qui se passe dans la ville. L’ambition est de rendre la ville facile et simplifier le quotidien de tous les usagers. Ce type d’application complète un ensemble d’outils numériques déjà existants (sites institutionnels, e-démarches, open data…) et répond aux préoccupations du quotidien par des services personnalisables et actualisés en temps quasi-réel (horaires de bus, menus de cantines des enfants, horaires d’ouverture de la piscine, places de parking restantes…).

Généralement, le contenu s’affiche autour d’un écran central qui fonctionne comme un tableau de bord et est directement enrichi par l’usager. Il ajoute les services dont il a besoin et les paramètre en fonction de sa situation pour recevoir les informations qui lui correspondent. Ainsi en un coup d’œil, il accède à l’ensemble des données qu’il a sélectionné (parking, infos écoles, cinéma, qualité de l’air…).bordeaux ma ville

Optimiser ses services par la technologie

Focus sur Angers : ville pilote de l’opérateur M2ocity pour le tri sélectif connecté et le stationnement.

L’opérateur M2ocity (co-entreprise créée par Veolia et Orange, spécialiste du télérelevé des compteurs d’eau et aujourd’hui premier opérateur d’objets connectés pour les collectivités) a intégré deux technologies dans la ville : des capteurs de remplissage des containers de tri enterrés, ainsi qu’un système de parking intelligent.

Dans la ville connectée, les capteurs font office de terminaisons nerveuses, il faut donc déployer une infrastructure de réseau bas débit pour redistribuer l’information puis la traiter. L’enjeu de la donnée pour les collectivités est à la fois opérationnel et économique : aider les collectivités à optimiser leurs services pour faire face à la baisse des dotations, en accroissant le confort des citoyens.

  • Dispositif de parking intelligent : permet de limiter les abus de stationnement. Des bornes munies de capteurs de position envoient en cas de dépassement horaire un texto à la Police municipale afin que cette dernière se rende sur les lieux pour constater l’infraction.
  • Senseurs installés sur les bornes de tri enterrées : ils permettent de peser ces dernières à distance. Auparavant, un camion les déterrait pour les vider chaque semaine. Grâce au système, il n’y a besoin de le faire que lorsque c’est nécessaire.