Le développement des transports doux en ville obtiennent des résultats très convaincants. En quelques décennies, les pratiques ont radicalement évolué. En milieu rural et en zone périurbaine, en revanche, la…

Le développement des transports doux en ville obtiennent des résultats très convaincants. En quelques décennies, les pratiques ont radicalement évolué. En milieu rural et en zone périurbaine, en revanche, la question semble beaucoup plus complexe. Comment favoriser le développement des transports alternatifs dans ces milieux ?

La voiture : un mode de transport indispensable en milieu rural ?

Alors que les transports alternatifs sont nombreux et accessibles en zone urbaine, le monde rural fait toujours très majoritairement appel à la voiture. Il faut reconnaître que la campagne et les zones périurbaines, plus vastes, avec une densité de population beaucoup plus faible, sont moins favorables aux autres modes de transport, même si ces derniers s’y développent malgré tout. Il n’est ainsi pas étonnant d’apprendre qu’il y a de fortes disparités entre les territoires : l’Ile-de-France, le département le plus urbain, est aussi celui où la voiture est la moins utilisée : 44% des actifs utilisent les transports en commun pour aller travailler, alors qu’ils sont moins de 10% en région. Et dans Paris intra-muros, les trajets en voiture ne représentent plus que 11% des déplacements. Ce qui apparaît inimaginable à réaliser en dehors d’une grande ville.

Pourtant, beaucoup refuse cette fatalité et les initiatives existent pour permettre de limiter l’usage de la voiture ou, à tout le moins, de proposer des solutions complémentaires.

L’intermodalité : la clé pour des transports doux en campagne ?

L’une des clés pour limiter l’usage de la voiture en milieu rural est de privilégier les autres modes de transport grâce à l’intermodalité, c’est-à-dire en privilégiant plusieurs transports pour un même trajet. D’abord vue comme une contrainte, l’intermodalité est pensée aujourd’hui comme une alternative favorable au développement des transports doux. En milieu rural, c’est le vélo qui se retrouve de nouveau valorisé par cette pratique. C’est d’ailleurs tout le paradoxe du vélo, perçu comme mode de transport inadapté pour les villes il y a encore quelques décennies, il est, aujourd’hui, largement entré dans la vie quotidienne de bon nombre de citadins qui l’utilisent quotidiennement, alors qu’il paraît peu probable qu’il puisse concurrencer la voiture en campagne. Mais, quelques fois, une optimisation des pistes cyclables permet d’établir un trajet plus court entre deux communes. Et le développement des vélos à assistance électrique permet de limiter la contrainte physique d’une pratique régulière pour des trajets plus difficiles qu’en zone urbaine. Mais c’est surtout en développant cette intermodalité qu’on favorise la pratique du vélo en la rendant possible sur une partie du trajet.

Outre les traditionnels transports en commun comme les bus ou les TER, de nouvelles pratiques de transport collectif émergent. Au Pays basque, ce sont des « Trambus », 100% électrique, qui vont bientôt faire leur apparition. Ils visent à allier la régularité et la fiabilité d’un tramway à la souplesse du bus. La pluralité des offres est une condition indispensable pour la promotion des transports doux : le développement des transports à la demande (TAP) démontre le besoin d’un service plus adapté. Le TAP répond parfaitement aux besoins des zones péri-urbaines et rurales où les modes transports réguliers sont moins efficaces car moins pertinents.

Le développement du covoiturage : une solution pour encourager les bonnes pratiques

La voiture apparaît pour beaucoup comme un mode de transport indispensable. La promotion d’une pratique plus responsable et écologique de ce véhicule semble donc essentielle. Des collectivités ont ainsi décidé d’encourager le covoiturage. Et des projets ambitieux se développent de plus en plus, comme en Gironde. En effet, le département assure la promotion du covoiturage avec pour objectif de l’augmenter de 50% d’ici trois ans. Pour atteindre ce but, un véritable plan d’investissement, qui atteindra 3 millions d’euros en 2020, est mis en place : 86 aires de covoiturage pouvant accueillir 1.576 véhicules ont été créées et 49 autres sont déjà prévues. L’objectif est aussi d’avoir une offre plurimodale en reliant ces airs de covoiturage aux nœuds routiers, aux pistes cyclables et aux transports en commun. Des arrêts de cars TransGironde sont ainsi intégrés à ces aires.

Reste que, malheureusement, certaines contraintes légales jouent en défaveur du covoiturage. La question de l’assurance notamment. Les passagers sont normalement couverts par toutes les assurances, mais il faut vérifier dans votre contrat si le “prêt du volant” est bien autorisé. Si ce n’est pas le cas, vous serez contraint d’être seul conducteur de votre véhicule.

Certaines collectivités expérimentent l’autopartage en milieu rural. Ce service qui propose des véhicules en libre-accès s’est d’abord développé en ville, mais il semble adapté aussi pour les campagnes. Le Parc naturel régional (PNR) du Pilat, après un essai concluant en 2013, a décidé de maintenir ce service.

Les collectivités ont un rôle à jouer

Ainsi, des solutions existent et se développent afin de permettre de développer les transports doux en milieu rural. Plutôt que de rompre radicalement avec le modèle de la voiture qui semble, malgré tout, indépassable dans un avenir proche, les collectivités privilégient des alternatives complémentaires pour favoriser l’intermodalité ou pour encourager de meilleures pratiques (comme le covoiturage).

Ces initiatives s’inscrivent dans une politique de développement durable, en faveur d’une pratique du transport plus respectueuse de l’environnement. Les études ne manquent pas pour alarmer sur la situation préoccupante de la planète, comme celle récente, qui démontre que le taux de CO2 dans l’atmosphère a considérablement augmenté ces derniers siècles.

Les collectivités ont un rôle important à jouer dans le développement de ces pratiques puisqu’elles relèvent de leurs compétences. Pour optimiser au mieux ces offres de transport, il faut commencer par réaliser un diagnostic précis des besoins de sa population et des possibilités offertes par son territoire. Et ne pas oublier d’en assurer la promotion ! Souvent, le faible succès des transports en commun résulte d’un manque d’informations données par la collectivité.

Concernant le gouvernement, la future loi Mobilités devrait permettre de développer les transports du quotidien et régénérer le réseau de transport.