Pour mener une politique tournée vers l’international et accompagner les jeunes dans la rechercher de stage, la ville d’Annecy a lancé “séjour découverte”. Un programme qui permet aux 16 – 30 ans de partir dans une ville jumelée pendant l’été grâce aux relations créées avec 4 villes à travers le monde.

Pour mener une politique tournée vers l’international et accompagner les jeunes dans la recherche de stage, la ville d’Annecy a lancé “séjour découverte”. Un programme qui permet aux 16 – 30 ans de partir dans une ville jumelée pendant l’été grâce aux relations créées avec 4 villes à travers le monde.

Donner la possibilité aux jeunes de voyager

Consciente que l’opportunité de se faire une expérience à l’étranger est une chance coûteuse, la municipalité d’Annecy a décidé de travailler sur une offre de “mission de service public de la ville au niveau des relations internationales” explique l’adjoint en charge de la délégation, Christophe Chenu.

Ainsi, la ville accompagne les jeunes volontaires qui souhaitent développer leurs compétences à l’étranger. Comment ? En utilisant le jumelage. En effet, la commune est jumelée avec trois villes : Vicenza (Italie), Bayreuth (Allemagne), Cheltennham (Angleterre) et a conclu, il y a de ça quelques années, un pacte de jumelage avec Sainte-Thérèse (Canada). Grâce à ses relations internationales, les 16 à 30 ans peuvent désormais intégrer, via des stages ou bien des expériences professionnelles, les collectivités en occupant des postes dans les services des villes. Grâce à ces jumelages, les jeunes peuvent ainsi trouver un stage à l’étranger et faire une expérience de voyage à l’international.

Ces “séjours découverte”, tels que les nomme la ville, sont basés sur l’expérience vécue par un public jeune, plus délaissé par les politiques publiques. La commune prend en charge l’hébergement et le déplacement des stagiaires et des travailleurs, elle se charge également de la communication des offres d’emploi et de leur recensement.

Faire évoluer le service public

L’enjeu pour la commune : allier international et jeunes / jeunes adultes. Pour mettre cette politique en œuvre, il a fallu mener des partenariats avec des établissements pour encadrer les arrivants des pays jumelés.

Si la mairie a mené une politique volontariste d’échanges, l’accueil et l’encadrement des stagiaires n’étaient pas de ses compétences, c’est pour cela qu’elle a établi des partenariats avec une structure compétente. L’association (AFS) organise l’accueil, l’intégration et les départs des jeunes. Elle suit également les recherches de stage dans des domaines spécifiques et se constitue grâce au réseau et aux liens créés depuis sa mise en place.

L’intérêt du projet tient dans l’évolution de la mission de service public menée par la ville. En effet, le jumelage n’est pas une innovation tant son existence s’est démocratisée mais le faire vivre dans le contexte économique actuel pour un public particulier représente une façon très originale d’aborder la mission publique. La municipalité a su mettre en lien ses compétences locales et répondre à la demande de ce public ciblé.

La ville, ayant observé un déficit de politiques publiques dédiées aux 16 – 30 ans sur un plan international, a travaillé sur les attentes et besoins des jeunes annéciens. Grâce à cette démarche, le nombre de postes disponibles pour des jobs d’été est passé de 10 à 30.

Organiser la commission pour mener la mission

Pour mettre en place cette politique, Annecy débourse 15.000€/an. Ce budget regroupe les frais engendrés par les annéciens qui partent à l’étranger mais également les frais relatifs à l’arrivée des jeunes venant des villes jumelées.

La ville ayant travaillé une dimension internationale depuis plusieurs années, le conseil n’a pas été difficile à convaincre. Cependant, certaines difficultés ont été identifiées – puis surmontées. Par exemple, “la communication auprès d’un public très hétérogène, comme l’explique Christophe Chenu, nous avons eu des difficultés (…) pour nous adresser facilement à un public qui ne se retrouve pas par définition ni dans une enceinte scolaire ni dans une association.” Pour cela, la commission a investi les réseaux sociaux et a adapté sa communication. Une deuxième difficulté a été d’accompagner les jeunes dans cette expérience. En effet, le relation au travail l’international n’est pas la même pour tous et “il fallait aider à la préparation de chacun.” Pour y remédier, la ville s’est entourée d’une association dont le métier est d’organiser des voyages de ce type.

Annecy a su se saisir de sa compétence et la mettre au “goût du jour”. Toute l’intelligence réside dans l’adaptation et la capacité de la municipalité à déléguer les missions pour lesquelles elle n’avait pas la compétence. C’est sa capacité à incarner la politique et déléguer la mise en place qui lui permet aujourd’hui d’attester du succès grandissant pour ces “séjours découverte”.