Afin de promouvoir l’action internationale des collectivités territoriales, l’association ARRICOD publie un guide pratique à destination des collectivités. L’objectif est de rappeler que les collectivités locales peuvent aussi agir à…
Afin de promouvoir l’action internationale des collectivités territoriales, l’association ARRICOD publie un guide pratique à destination des collectivités. L’objectif est de rappeler que les collectivités locales peuvent aussi agir à l’international.
L’ARRICOD : une association pour promouvoir l’action internationale
L’ARRICOD, fondée en 1994, se présente comme l’association des professionnels de l’action européenne et internationale des collectivités territoriales. Son but est de « mobiliser les professionnels de l’action européenne et internationale des collectivités territoriales afin de produire du débat et de la réflexion autour des enjeux inhérents à cette politique publique territoriale ».
En effet, bien que la politique internationale soit une prérogative régalienne, l’association rappelle que la coopération décentralisée et la coopération internationale sont inscrites dans le Code général des collectivités territoriales et veut ainsi « développer une expertise utile aux professionnels et aux institutions qui en sont chargés ». C’est à travers la création d’un puissant réseau et un accompagnement spécifique que l’ARRICOD souhaite améliorer les perspectives internationales des collectivités territoriales.
Une action internationale souvent sous-exploitée
En 2011, l’ARRICOD a initié le chantier recherche-action sur l’Action Internationale des Collectivités Territoriales (AICT). L’association rappelle que les collectivités ont un droit, « au sens juridique du terme », ainsi qu’une légitimité pour des actions internationales. Malheureusement, l’AICT souffre de son aspect anecdotique ou trop consensuel ; beaucoup de collectivités françaises mènent des actions de coopération internationale mais cela reste avant tout symbolique, comme le cas des jumelages.
Pourtant, c’est bien le jumelage de Montbéliard et de Ludwigsburg en 1949 qui a initié la première action internationale des collectivités territoriales et qui a permis de poser les premières pierres à l’édifice que représente aujourd’hui l’amitié franco-allemande. Par la suite, l’AICT s’est montrée efficace dans le cadre de la solidarité internationale avec des programmes humanitaires.
Des clichés tenaces
Mais si ces actions représentent les plus belles réussites de l’AICT, elles en sont paradoxalement sa principale limite car les collectivités ont tendance à se restreindre à celles-ci. Pourtant, les possibilités qu’offre l’AICT recouvrent bien d’autres domaines, notamment économique ou écologique et pourraient permettre de répondre à des enjeux tout aussi importants dans le cadre du monde globalisé dans lequel nous vivons aujourd’hui. Ainsi, « si la solidarité, l’humanisme ou encore l’écologie peuvent être à la base des actions de coopération décentralisée, le rayonnement, la recherche d’efficacité et la décentralisation globale – ou la participation des collectivités à la gouvernance globale fondent tout autant aujourd’hui l’AICT. »
Dans sa volonté de combattre les clichés autour de l’AICT, l’ARRICOD rappelle en outre, dans son guide, qu’elle ne se limite pas à une action des pays du Nord vers les pays du Sud ou que ces politiques ont toujours un impact sur le territoire et donc un intérêt local, même s’ils peuvent être de différentes natures.
Pourquoi penser à l’international quand on est une collectivité ?
Par une logique qui se comprend tout à fait, les collectivités ont tendance à privilégier une politique territoriale, et ne laissent que peu de budget pour l’AICT. Pourtant celle-ci peut avoir des avantages stratégiques. C’est une action « protéiforme » qui permet de fédérer les citoyens et les rendre plus conscients « des liens entre enjeux locaux du quotidien et les défis globaux », comme celui que représente le changement climatique, par exemple. Elle peut aussi offrir un rayonnement international à la collectivité par des partenariats diplomatiques, économiques ou solidaires.
Selon le guide pratique de l’ARRICOD, trois catégories se distinguent pour l’action internationale : l’internationalisation des entreprises, qui passe par un accompagnement individuel d’entreprises ou par des actions collectives. La promotion du territoire avec des « dispositifs de mise en visibilité » localement, ou internationalement. Enfin, la coopération fondée sur un partenariat « gagnant-gagnant » ou simplement « dialogique », c’est-à-dire, « un échange sur les différences », afin de s’enrichir par rapport aux expériences des collectivités étrangères.
L’ARRICOD : une association très active
Afin de développer les actions internationales des collectivités françaises, l’ARRICOD développe son action en trois points. Tout d’abord, l’association veut « fédérer les professionnels de l’action européenne et internationale des collectivités territoriales dans un cadre bénévole, au sein d’un réseau d’échanges ». Aujourd’hui, le réseau s’est développé à l’ensemble de la France et l’ARRICOD compte de nombreux partenaires prestigieux : le Ministère des Affaires étrangères depuis 2017, mais aussi l’Agence française au développement (AFD), l’Association des Régions de France (ARF), le comité européen des régions (CDR), et bien d’autres.
En second lieu, l’ARRICOD souhaite « accompagner le développement de l’action européenne et internationale des collectivités et les métiers afférents. » à l’aide de fiche pratiques, de guide à destination des collectivités, ou avec la rédaction d’un ouvrage Les idées reçues sur l’Action internationale des collectivités territoriales, réalisé en partenariat avec l’AFD.
Enfin, l’ARRICOD organise « des rencontres ou autres événements afin de développer les échanges entre ses membres et faire avancer la réflexion. » Cela se traduit par des réunions régionales, l’organisation annuelle d’une université, etc. Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez vous rendre sur le site de l’association.