Le sport. Bien souvent vu par les collectivités comme un moyen d’occuper les jeunes ou de rayonner à l’extérieur grâce aux performances de ses clubs, il prend aujourd’hui une dimension d’enjeu de…
Le sport. Bien souvent vu par les collectivités comme un moyen d’occuper les jeunes ou de rayonner à l’extérieur grâce aux performances de ses clubs, il prend aujourd’hui une dimension d’enjeu de santé publique : un français sur deux serait en surpoids ! Dès lors, les collectivités doivent promouvoir la pratique sportive, une politique valorisable par le label Ville active et sportive.
Le label Ville active et sportive, c’est quoi ?
Crée le 1er juin 2016 par le Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, la Fédération française des industries sport et loisirs (Fifas) et l’Association nationale des élus en charge du sport (Andes) – mais aussi co-organisé par L’UNION sport & cycle -, ce nouveau label a pour objet de valoriser et récompenser les collectivités locales qui « proposent une offre d’activités physiques et sportives innovante, de proximité et accessible au plus grand nombre ».
L’étude préliminaire au label Ville active et sportive montrait que 58 % des personnes interrogées – soit 28,9 millions de personnes – ont de fortes attentes en termes d’infrastructures sportives, beaucoup soulignent la nécessité d’un accès au sport pour toutes et tous et souhaitent bénéficier d’installations sportives de proximité en accès libre :
- Plus de moyens pour la pratiques de tous : 62 %
- Plus d’aires de jeux et de loisirs en accès libre : 57 %
- Plus de terrains multisports en accès libre : 55 %
- Plus d’espaces de fitness en plein air et en accès libre : 51 %
Beaucoup pratiquent un sport en tant que loisir et pas en club – 43 % des footballeurs mais aussi 53 % des tennis(wo)men “du dimanche” par exemple -, il y a donc un réel besoin d’infrastructures en libre accès tant beaucoup semblent peu attirés par l’aspect compétitif. Le label Ville active et sportive va venir valoriser les politiques publiques dans ce domaine.
Le label Ville active et sportive est accordé pour une durée de 2 ans à compter du lendemain de la remise officielle. Les communes l’ayant obtenu sont alors autorisées à l’utiliser dans leur communication visuelle (affichage, panneaux, supports imprimés et électroniques..) pour promouvoir leurs actions.
Si ce label n’apporte aucune subvention, il n’en reste pas moins très honorifique pour les communes. Un barème, symbolisé par des lauriers, vient noter la politique de développement des activités physiques et sportives menée par la ville, allant de 1 à 4 lauriers :
- Un laurier : Communes proposant une initiative innovante, une offre d’activités physiques et sportives ;
- Deux lauriers : Communes disposant des critères du 1er niveau de labellisation, qui gèrent et utilisent un parc d’équipements sportifs, sites et espaces de nature en adéquation avec l’offre de pratique sportive proposée ;
- Trois lauriers : Communes disposant des critères attribués au 2e niveau, qui proposent une offre diversifiée et innovante de pratique sportive, d’actions de citoyenneté en tenant compte des spécificités du territoire ;
- Quatre lauriers : Communes disposant des critères attribués au 3e niveau, dont la politique sportive s’inscrit dans une politique globale de la commune (nature, santé, mobilité, tourisme …) et qui soutient de nouvelles pratiques émergentes pour le développement et la promotion des Activités Physiques et Sportives (APS). A noter qu’aucune commune n’a obtenu ce niveau de distinction.
Les communes labellisées
Ce label Ville active et sportive, première édition, a été décerné à 175 villes. Parmi les lauréats d’une notation trois lauriers, on peut trouver des grandes métropoles comme Brest, Lille ou Metz mais aussi des villes de tailles bien plus modestes à l’image de Bourges (66 528 habitants), Fougères (20 000 habitants) ou encore Lavaur (10 592 habitants). Une disparité qui souligne bien que les seules infrastructures ne suffisent pas pour obtenir le label, il faut aussi une politique sportive ambitieuse.
A Lavaur (Tarn) par exemple, c’est la politique d’accès aux sports aux personnes âgées ou handicapées notamment qui a été récompensée : « nous nous sommes engagés dans la charte de déontologie pour l’accueil de personnes handicapées dans les structures de loisirs non spécialisées » explique ainsi Laurent Belot, responsable du service sports et jeunesse. Ainsi, depuis de nombreuses années, un éducateur sportif intervient une fois par semaine au sein du foyer de personnes âgées afin de proposer des activités visant à entretenir la forme, mais aussi à se doter de bonnes attitudes pour éviter les chutes et maintenir un niveau de coordination et de mémorisation des plus performants.
A Metz, avec trois lauriers, la Ville est l’une des 22 villes françaises à obtenir la plus haute distinction venant ainsi récompenser beaucoup d’investissements de la part des équipes. Une récompense venant couronner la qualité des investissements dans les près de 180 équipements sportifs qui permettent d’accueillir de grands événements sportifs, comme par exemple la Halle d’athlétisme L’Anneau où a eu lieu le meeting Athlélor, ou les Arènes qui ont accueilli le récent Championnat du monde de Handball. En parallèle, les “Trophées du sport” mettent chaque année à l’honneur les sportifs messins, mais aussi les encadrants, dirigeants, etc. Enfin, la Ville s’investit aussi en matière d’accès du sport pour tous avec de nombreuses activités sportives gratuites organisées tout au long de l’année.
Une distinction pas prise à la légère par Belkhir Belhaddad, adjoint au Maire chargé des Sports qui estime que « Metz a démontré une cohérence forte entre les moyens mobilisés sur son territoire et les actions mises en œuvre. Metz a une offre d’activité sportive forte, innovante, de proximité et accessible au plus grand nombre […] C’est un élément d’attractivité à travers les grands événements que nous organisons. Faire connaître Metz, c’est aussi donner une image extrêmement positive, dynamique à travers de toutes ces animations, tous ces événements ».
Enfin, citons par exemple Saint-Gaudens, modeste ville de 11 255 habitants, dont les deux lauriers sont venus récompenser de nombreuses actions : travaux pour un chemin pédestre et des équipements sportifs, construction de nouveaux vestiaires et amélioration du terrain du club de foot, un centre aqualudique, ouverture d’un bowling, d’une patinoire et d’un karting mais aussi futur stage pour les jeunes footballeurs avec le mythique Milan A.C… Pour Éric Heuillet, adjoint aux sports de la mairie, « c’est une vraie fierté pour la ville. Ce label est une reconnaissance du travail que nous avons mis en place depuis plusieurs années […] C’est une reconnaissance, et un gage positif pour les institutions locales qui voudraient développer des événements chez nous ».
Et pourquoi pas la mienne ?
Intéressé(e)s ? Les labels 2017-2018 ayant été décernés, il faudra attendre les prochaines échéances mais toutes les collectivités locales sans distinction de taille peuvent y participer gratuitement.
Les communes candidates devront adresser une demande d’inscription en ligne. Un dossier de candidature leur sera alors envoyé. Le dossier de candidature devra ensuite comprendre :
- Les équipements d’activité physique et sportive de la Collectivité ;
- Les politiques d’incitation et de promotion d’activité physique et sportive ;
- Les infrastructures sportives ou à vocation touristique.
L’évaluation se fera sur :
- La motivation de la candidature ;
- La présentation du projet sportif ;
- L’état des lieux sportifs du territoire ;
- La politique et les initiatives innovantes.
Cette évaluation sera effectuée par un Comité de Labellisation, composé d’experts du monde du sport, de représentants d’organisations professionnelles et de représentants des Collectivités.
A noter que le comité sera très attentif aux initiatives mises en place afin de promouvoir le sport pour tous, à l’image du projet “L’école des sports” à Metz qui a particulièrement attiré l’attention du comité, notamment pour son objectif de permettre à des jeunes de quartiers prioritaires de pouvoir pratiquer des sports encadrés, avec des exigences de transmission de valeurs citoyennes. Cette action « s’adresse aux jeunes de 6 à 16 ans les plus éloignés de la pratique sportive, qui bien souvent, sont les plus éloignés de tout dispositif. Ces activités gratuites ont pour objectif de réduire les inégalités d’accès aux loisirs, favoriser l’éducation par le sport et le lien social » nous explique ainsi Elodie Mareau, attachée de presse du Cabinet du Maire.
Enfin, soulignons que l’étude préliminaire à l’élaboration du label indique que les attentes des sportifs évoluent. Attention à ne pas se limiter aux traditionnels terrains de foot, de rugby, de tennis, etc. La demande en termes de sports se diversifie – la demande de murs d’escalade, de parcs de glisse urbaine ou de padel-tennis augmente -, mais aussi en termes d’équipements – réservation en ligne des terrains, présence de bornes wifi, etc – ou encore que les installations respectent l’environnement ou soit fabriquées en France…