Movember, mouvement pour prévenir des maladies masculines, est l’occasion pour les communes de sensibiliser ses concitoyens

Depuis quelques années, le mois de novembre propose un défi particulier : encourager les hommes à se laisser pousser la moustache. Ce mouvement, appelé Movember, sert à aider la prévention de la santé masculine. Une action originale que les communes peuvent aussi mettre en place.

Une défi international en faveur de la santé masculine

Le concept peut sembler farfelu : le 1er novembre, des hommes se rasent pour laisser pousser leur moustache tout au long du mois. C’est ce qu’on appelle Movember, contraction de moustache et november en anglais. C’est un mouvement destiné à éveiller les consciences sur les maladies qui touchent spécifiquement les hommes. Soit : le cancer de la prostate, le cancer des testicules, mais aussi des maux plus généraux comme la santé mentale.

Movember se présente donc comme le pendant masculin d’Octobre rose. Ce mouvement collectif participe à la prévention des maladies graves et souvent, malheureusement, tabou. Et par le biais d’actions caritatives, Movember permet de récolter des fonds pour la lutte contre le cancer. Ce défi collectif crée une émulation positive qui facilite l’entraide et la solidarité. Et son aspect insolite est un excellent moyen de promouvoir et de communiquer sur ces maladies.

C’est en Australie que le mouvement a vu le jour. En 1999, des personnes se lancent le défi de se laisser pousser la moustache pendant le mois de novembre. L’événement est un succès. Les participants décident de s’en servir pour vendre des produits dérivés de l’événement afin de récolter de l’argent pour des œuvres caritatives. En 2003, la Movember Fondation reprend le concept afin de mettre en avant les problèmes de santé qui concernent les hommes ; ceux-ci étant moins disposés à s’en préoccuper.

Des communes participent à l’événement

Chaque année, la fondation Movember essaie de convaincre de nouvelles personnes à s’impliquer dans son combat pour la santé masculine. Outre la diffusion du défi sur les réseaux sociaux, la fondation propose de créer des événements pour récolter des fonds. S’il cible en priorité les clubs de sport, universités et lieux de travail, des communes peuvent aussi organiser des événements pendant le Movember.

Pourtant dans l’esprit très proche d’Octobre rose, le mouvement ne connaît pas le même succès au sein des communes, alors qu’elles pourraient pleinement y participer. Les mêmes conseils que pour Octobre rose peuvent d’ailleurs s’appliquer pour celles qui souhaitent organiser une action pendant le Movember. En n’oubliant pas, bien sûr, que les élus doivent avant tout se raser le 1er novembre.

Ces dernières années, des grandes villes françaises ont décidé de se rassembler autour d’un même mouvement « les villes moustaches », en s’associant avec les entreprises locales, associations et communes voisines. Orléans a, par exemple, récolté des fonds grâce à différentes actions que la mairie a mises en place, comme par exemple l’organisation d’une course à laquelle de nombreux orléanais ont participé.

Notons également des initiatives aussi originales que caritatives :

  • L’an dernier, Saint-Paul-lès-Dax, lançait le Movember challenge en demandant aux habitants d’envoyer des photos de leurs moustaches. La ville a ensuite publié les plus originales sur son compte Instagram.
  • A Vannes, Les moustachus du Golfe proposait des animations pour sensibiliser à ces maladies masculines. Les équipes de plusieurs bars et restaurants du centre-ville ont organisé plusieurs types d’événements pour récolter des fonds en faveur de la fondation : soirées avec DJ, tombola à l’Océan, concert aux Z’Oubliettes…et une clôture en karaoké et avec l’élection de la « Golden Moustache ».

Plus simplement, vous pouvez aussi prévoir une communication sur vos réseaux sociaux, sur votre site internet, en mairie…

La santé masculine, un sujet tabou ?

Ainsi, Movember souhaite sensibiliser à la prévention des problèmes de santé masculine. Sur le site de la fondation, trois problèmes de santé sont mis en avant : le cancer de la prostate, le cancer des testicules et la santé mentale/prévention du suicide.

Le cancer de la prostate arrive « en première position parmi les cancers les plus souvent diagnostiqués chez les hommes en France ». 57.000 nouveaux cas par an sont détectés et 8.600 hommes en meurent. Malheureusement, trop d’hommes négligent le dépistage, car il se fait par toucher rectal. Même si un autre test, l’APS, qui consiste à rechercher la présence d’une protéine dans le sang, peut être effectué. Quant au cancer des testicules, il est « le cancer le plus répandu chez les jeunes hommes de 15 à 35 ans » avec 2.300 nouveaux cas détectés chaque année. Enfin, Movember fait de la prévention en faveur de la santé mentale et lutte contre la dépression car chaque année, 510.000 hommes se suicident ; un suicide par minute.

Leur objectif : “travailler toute l’année pour que les hommes mènent une vie plus heureuse, plus saine et plus longue”. Movember est bien offre la possibilité au grand public de s’approprier des enjeux de santé publique. Les élu.e.s ont aussi voix au chapitre, à eux de la faire entendre !