Bientôt Noël. Pour les collectivités, c’est là l’occasion de nombreuses animations mais aussi le moment d’installer les décorations de la ville et donc les éclairages qui égayeront les rues. Garder…

Bientôt Noël. Pour les collectivités, c’est là l’occasion de nombreuses animations mais aussi le moment d’installer les décorations de la ville et donc les éclairages qui égayeront les rues. Garder toutes ces illuminations de Noël allumées pendant de nombreuses nuits, c’est un coût et, à l’heure de la transition énergétique, de la réduction de la facture énergétique et des baisses de dotations de l’Etat, c’est une dépense à surveiller.

L’éclairage traditionnel coûte cher !

Les illuminations de Noël, c’est un coût conséquent dans un budget, observons les chiffres de 2007 d’éclairages traditionnelles.

A Nice, année particulière de l’inauguration du tramway, le budget consacré aux illuminations de la ville fut considérable : 1 520 000 € pour une illumination pendant 44 jours de 6h30 par jour.

Dans la capitale, la ville de Paris a financé environ 37% du coût des installations, qui s’élève à 1,85 million d’euros, le reste étant apporté par les associations de commerçants, soit 684 000 € pour une utilisation de 31 jours.

A Strasbourg, pour conserver son titre de meilleure ville européenne pour ses illuminations, la capitale alsacienne consacrait près de 450 000 euros à la mise en place de ses décorations. Soit une facture de 13 200 € pour un éclairage de 51 jours à raison de 10h par jour.

A Marseille, la municipalité avait éclairé 428 sites répartis dans toute la cité phocéenne, décorés avec 17.000 mètres de guirlandes, 82.000 lampes, 150 motifs lumineux et 150 sapins, pour un budget hors consommation de 760 000€ pendant 39 jours et 6h par jour.

A Montpellier, un budget de 375 000 € fut consacré aux illuminations pendant 31 jours pour un éclairage de 6h par jour. A Lyon, la « ville lumière », un budget similaire de 360 000€ pour un éclairage de 56 jours à raison de 6h par jour a occasionné une facture énergétique de 22 400 €.

Enfin, à Colmar, ville très fréquentée avec son marché de noël, la mise en valeur des monuments historiques a été effectuée grâce à 1.150 points lumineux pilotés par ordinateur et un réseau de fibre optique parcourant la ville et permettant une mise en lumière originale, variant en intensité et en couleur. Le coût des installations fut de 403 000€ pour une consommation de 24 000€ (éclairage pendant 44 jours à raison de 7-8h par jour).

Soit un budget moyen de 650 285 € consacré uniquement à l’installation des décorations de Noël. Dans un contexte de restrictions budgétaires, de telles dépenses ne sont plus possibles. Afin de pouvoir conserver l’esprit des fêtes de fin d’année et continuer d’illuminer les rues, les collectivités doivent innover afin de réduire la facture énergétique.

Le nouveau règne des LED

Bien qu’elles ne consomment qu’un quart de l’énergie nécessaire pour les illuminations de Noël, les communes sont les premières à s’être orientées vers une sobriété en matière d’éclairage. Le remplacement des ampoules classiques par des ampoules à LED, ou encore la réduction du nombre de quartiers illuminés, ont contribué à réduire la facture énergétique générée par ces festivités. Arpentée par 26 millions de passants au moment des fêtes, l’avenue des Champs-Elysées a ainsi diminué la consommation de son spectacle luminaire de 480.000 Kw à 38.000 Kw en 6 ans. De plus, les 800 000 LED décoratives faisant scintiller les 400 arbres chaque nuit
sont alimentées par la ferme solaire française de Thémis, conformément au Plan climat. Par rapport à 2006, la consommation électrique de la manifestation a été réduite de plus de 97% !

Beaucoup moins énergivores et tout autant lumineuses, les LED remplacent les ampoules traditionnelles dans la majorité du parc d’éclairage français et il en est de même concernant les illuminations de Noël. La LED est l’ampoule la plus écologique et économique qui soit : elle consomme jusqu’à dix fois moins qu’une ampoule traditionnelle. Les ampoules LED constituent maintenant 85% du parc des illuminations sont, certes, plus chères à l’achat (20 à 30%) mais elles ont une durée de vie quatre fois supérieure.

Selon l’Agence pour l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME), le remplacement généralisé des motifs à lampes à incandescence par des motifs à lampes basse consommation permet ainsi d’économiser jusqu’à 95% des consommations électriques liées aux illuminations de Noël. A Reims par exemple, le choix a été fait d’opter pour les ampoules LED. Du coup, la ville a pu augmenter sensiblement le nombre de décorations tout en réduisant sa consommation d’électricité : si le coût d’installation est conséquent (551 119 €), la consommation est relativement peu élevée (12 000 € pour 42 jours d’illuminations).

Enfin, autre alternative pour réduire la facture, certaines collectivités louent les illuminations de Noël. Certaines mairies comme Cahors ou Albi ont ainsi fait le choix depuis plusieurs années de la location de motifs lumineux, permettant de maîtriser voire de diminuer les coûts de fonctionnement pour la collectivité. Nombre de villes et de communes décident aussi de réduire la durée d’éclairage des illuminations voire de les éteindre pendant la nuit permettant de réaliser des économies d’énergie de l’ordre de 50%.

Les lampes solaires, une piste à creuser ?

Enfin, attardons-nous brièvement sur une dernière option : les décorations solaires. Se rechargeant pendant la journée, elles s’allument au crépuscule, pouvant alors éclairer la nuit jusqu’à six heures d’affilée.
Dotées d’un petit panneau solaire et d’une petite batterie, elles peuvent alors restituer en nocturne de la lumière par des LEDs. Extrêmement simples à installer, elles ne nécessitent

aucun fil depuis le réseau puisqu’elles sont entièrement autonomes.

Attention, les lampes solaires varient grandement en qualité, il faut donc être vigilant et exigeant, notamment compte tenu du fait que la plupart des lampes solaires de jardin d’entrée de gamme vendues bon marché deviennent inefficaces après 2 ou 3 ans d’utilisation. Avec une telle durée de vie, le bilan écologique devient négatif…