Dimanche dernier, les grands électeurs ont voté pour le renouvellement de 170 sièges de sénateurs. Si le résultat politique de l’élection a été maintes fois commenté, qu’en est-il du nouveau…

Dimanche dernier, les grands électeurs ont voté pour le renouvellement de 170 sièges de sénateurs. Si le résultat politique de l’élection a été maintes fois commenté, qu’en est-il du nouveau rapport hommes-femmes au sein du Sénat ? Cette dernière élection de 2017 est aussi l’occasion de dresser un constat de la parité en politique dans la représentation nationale…

La parité en légère hausse au Sénat

Les élections sénatoriales du 24 septembre 2017, qui ont vu la chambre haute du Parlement se renouveler de moitié, n’ont permis qu’une légère hausse de la parité. Parmi les sénateur.rice.s élu.e.s, seulement 32,9% sont des femmes ; ce qui amène le taux de sénatrices de 25% à 29,2% au Sénat.

Le Haut Conseil à l’égalité constate « des stratégies anti-parité » de la part des partis politiques. Les femmes ne représentaient qu’un quart des têtes de liste. Les règles de parité imposées seraient contournées par les partis à travers la multiplication de listes dissidentes (754 candidats en 2008, 1996 en 2017). Les candidats ainsi élus se rattacheraient ensuite à un parti ou à un groupe politique. Le HCE prône donc l’interdiction de cette pratique, sur le modèle de l’interdiction déjà pratiquée par l’Assemblée nationale.

Une tendance qui se confirme dans les deux chambres

Malgré cette hausse, le Sénat demeure l’institution nationale avec le plus faible taux de parité. L’Assemblée nationale a connu une forte progression lors des dernières élections de juin 2017 passant de 26,7% de femmes élues députés à 38,7%. La parité en politique pourrait ainsi être atteinte lors des prochaines élections mais le HCE demeure sceptique au vue du caractère exceptionnel de cette élection.

Une parité politique beaucoup plus respectée dans les collectivités locales…

Les collectivités territoriales sont en avance sur la représentation des femmes. Les conseils régionaux sont quasi-paritaires depuis 2004 (47,8% de femmes élues en 2015) et les femmes représentent 40,3% des conseillers municipaux (contre 35% en 2008). Les disparités sont fortes selon la taille des communes, car la règle de la parité en politique n’est pas appliquée pour les communes de moins de 35000 habitants, alors qu’un tiers des Français y vit.  La réforme des élections cantonales de 2013 a en revanche permis d’instaurer une strict parité dans les nouveaux conseils départementaux (50%) alors qu’il n’y avait que 13,8% de femmes élues dans les conseils généraux.

…mais pas dans les instances dirigeantes

Ces résultats plutôt positifs masquent cependant une faiblesse de la parité en politique dans les instances dirigeantes. Jamais une femme n’a été présidente du Sénat ni de l’Assemblée nationale. Depuis le 27 juin, c’est désormais François de Rugy qui préside l’Assemblée nationale. Le 2 octobre, un nouveau président sera élu au Sénat mais le président sortant, Gérard Larcher est candidat à sa propre succession.

Dans ce domaine, les collectivités territoriales ne font pas mieux que le Parlement : seulement 16% des maires sont des femmes, il n’y a que 3 présidentes de région sur 17 et 10% des conseils départementaux sont présidés par des femmes.

 

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