Pour mener sa transition énergétique il est indispensable de bien connaître son territoire, le géomarketing est une solution indispensable

La transition énergétique passe par une meilleure connaissance de son territoire et de son potentiel. La baisse des dotations de l’Etat et la morosité économique en général poussent à une optimisation des dépenses. Est alors appliqué le géomarketing.

Cet hiver par exemple, à Bordeaux, une véritable démarche de géomarketing sera menée afin d’accélérer la rénovation des logements.

Le géomarketing, c’est quoi ?

Le géomarketing est la branche du marketing qui consiste à analyser le comportement des individus économiques en tenant compte des notions d’espaces mais la discipline s’applique également à l’aménagement du territoire dans le cadre d’études socio-économiques. Le géomarketing a donc fréquemment recours aux systèmes d’information géographique pour traiter les données géographiques à l’aide d’outils informatiques.

En résumé, le principe revient à un audit du territoire via toute une batterie de données géographiques. Une démarche géomarketing appliquée à la transition énergétique permet notamment de :

  • Définir les thèmes d’actions prioritaires en matière d’énergies renouvelables ;
  • Identifier le potentiel énergétique du territoire ;
  • Identifier quelles énergies sont les plus adaptées au territoire.

Cette démarche a ainsi été menée dans la Drôme. Elle consistait en deux actions :

  • Evaluation de la surface au sol des bâtiments industriels qui a permis l’identification de milliers de sites pertinents pour l’installation de panneaux photovoltaïques ;
  • Analyse des nombreux paramètres déterminants pour l’installation d’une unité de méthanisation afin de l’identification de la meilleure localisation possible.

La démarche géomarketing à Bordeaux

Un constat sans appel a été fait : il n’y aurait que 3.000 rénovations d’habitations par an sur le territoire, alors qu’il en faudrait entre 7.000 et 8.000 afin d’atteindre l’objectif fixé par Bordeaux Métropole de diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre du territoire à l’horizon 2050. Il faut donc accélérer.

Première étape, une convention avec le ministère du Logement a été signée. Dédiée à la mise en œuvre de la seconde phase du programme « Territoire à énergie positive pour la croissance verte », environ 1,5 million d’euros seront apportés à différents projets, qui se chiffrent au total à 5,5 millions d’euros.

Deuxième étape, l’opération de géomarketing consistera :

  • Une thermographie aérienne actualisée (réalisé grâce à un avion doté d’une caméra thermique) : cela permettra d’identifier les déperditions énergétiques des toitures de la métropole. La comparaison avec les données de 2008 permettra de disposer d’un état des lieux précis des travaux effectués.

La carte aérienne, consultable sur un site Internet, permettra aux propriétaires d’ainsi constater les éventuelles « fuites de chaleur » de leur logement (un mètre carré de déperdition équivaut à 200 euros de pertes annuelles) alors que, sur la métropole, le bâti représente 43 % des émissions de gaz à effet de serre et environ un tiers des consommations d’énergie du territoire.

  • Réalisation d’un cadastre solaire : il permettra d’identifier le potentiel solaire des toitures bordelaises avec un objectif de l’expérimenter à l’échelle de Bordeaux, et dans un deuxième temps à l’ensemble de la Métropole. La base de données 3D des toitures avec leur potentiel fera l’objet d’une diffusion au grand public par le biais de la Maison écocitoyenne de Bordeaux.
  • Identification des secteurs où l’éclairage public peut ou doit être amélioré dans le but de disposer des informations pertinentes afin de mener des actions d’ampleur pour réduire la consommation énergétique. L’idée qui domine à l’heure actuelle est celle du développement d’un système d’éclairage par LEDs et par détection, ne s’allumant à 100 % qu’en présence de piétons (fonctionnant qu’à 10 % le reste du temps).

Afin de financer, ce programme de rénovation de l’éclairage public environ 800.000 euros seront nécessaires (un peu plus de la moitié sera financée par le Fonds Transition énergétique). L’Etat propose une batterie d’aides afin d’aider les territoires qui s’engagent fortement dans la transition énergétique, qui cherchent notamment à décrocher le label « Territoire à énergie positive » pour la croissance verte (TEP-CV), soit un territoire d’excellence de la transition énergétique et écologique.