> Pouvez-vous nous présenter votre programme, en quoi consiste-t-il concrètement ? L’objectif de ce programme est d’arriver à développer les démarches zéro déchet sur les territoires, en formant et en soutenant…

> Pouvez-vous nous présenter votre programme, en quoi consiste-t-il concrètement ?

L’objectif de ce programme est d’arriver à développer les démarches zéro déchet sur les territoires, en formant et en soutenant les acteurs clé de ces démarches, qui sont les collectivités.

Donc l’idée à travers ce programme était d’avoir un groupe de collectivités françaises pionnières, qui allaient pouvoir expérimenter les démarches zéro déchet – que l’on a déjà connues en Italie, en Espagne et aux Etats-Unis – et entraîner les autres.
Dans sa première année, le programme s’est surtout articulé autour de voyages d’études dans les territoires européens innovateurs, de formations, et de temps d’échanges entre les collectivités et d’autres acteurs du zéro déchet.

Aujourd’hui, on continue dans ce sens-là, avec une newsletter mensuelle qui permet de recevoir des idées inspirantes. De plus, dans le cadre du programme on travaille aussi avec notre réseau européen pour structurer un réseau des villes et des territoires « zéro waste » au niveau européen, et créer des jumelages entre des collectivités françaises et par exemples Italiennes.
Dans cette deuxième année du programme, on est sur 2 niveaux :

– D’une part on travaille de manière très rapprochée avec certains territoires par exemple la ville de Roubaix. On les accompagne vraiment au jour le jour dans cette démarche zéro déchet.

– Et d’autre part, on essaie de structurer au niveau français ce réseau européen des villes zéro waste en continuant à aller chercher les bons exemples, les bonnes volontés.

> Comment une commune doit-elle s’y prendre pour mettre en place le 0 déchet ?

Il faut commencer par faire un diagnostic : « on en sommes-nous aujourd’hui ? ». Car il est important de savoir quels sont les types de déchets produits sur leur territoire, quelles sont leurs caractéristiques, quelles sont leur quantité, etc. Car si on se fixe un objectif zéro déchet, il faut évidemment pouvoir attaquer tous les flux de déchets, donc il est nécessaire de savoir avant ce que l’on a dans nos poubelles.
Ensuite, l’idée est vraiment d’arriver à mettre en place un réseau d’acteurs qui vont être mobilisés sur le territoire. Le zéro déchet est un objectif ambitieux qui doit être partagé par l’ensemble des services de la collectivité, par l’ensemble des élus et des acteurs du territoire. Pour cela il faut les impliquer suffisamment en amont, comme les entreprises, les écoles et les habitants afin que tout le monde aille dans le même sens.

> Actuellement, y a-t-il beaucoup de communes présentes dans le programme ?

Il y a une dizaine de collectivités qui sont vraiment officiellement présentes dans le programme, ensuite il y en a une cinquantaine qui ont participé à des formations, des voyages d’études, plus au cas par cas parce qu’elles étaient intéressées.
Ensuite, il faut savoir que l’on a une charte dans le cadre du programme, dont le but est surtout pour nous de s’assurer qu’il y ait un portage politique derrière.

> Concernant la ville de San Francisco, presque zéro déchet, peut-on faire la même chose en France ?

Oui, bien sûr je pense que c’est tout à fait possible.
Concernant la ville de San Francisco, il y a du bon et du moins bon. Ils sont très bons pour le tri, le recyclage et surtout le compostage, le tri des déchets organiques, et là-dessus on devrait vraiment s’en inspirer. Après les américains ont un mode de vie différent et produisent toujours beaucoup plus de déchets que nous, donc c’est pour ça que l’on préfère prendre des exemples italiens où les villes sont plus proches de nous.

En Italie, ils ont des résultats parfois bien meilleurs que San Francisco en termes de déchets produits par habitant.
Quant à la France, c’est certain qu’elle a les moyens de faire aussi bien, ce qui bloque c’est que parfois on investit dans des grosses installations (incinération, tri mécano-biologique…), et une fois les investissements faits, c’est assez difficile pour une collectivité de revenir en arrière. Donc c’est ici qu’il y a potentiellement des choix stratégiques à faire pour les 5 voire 10 prochaines années, voir comment on va fermer certaines installations, comment on va en mutualiser d’autres, pour passer à un modèle zéro déchet.

> Que diriez-vous aux élu.es sceptiques sur le programme Territoires Zéro Waste ?

Je pense qu’aujourd’hui il y a une vraie dynamique citoyenne autour de la démarche zéro déchet, ce qui est assez nouveau, et pour un.e élu.e qui a vraiment envie d’engager son territoire dans cette démarche ambitieuse, c’est très intéressant de se rapprocher d’une ONG. En effet, les ONG sont en lien avec les entrepreneurs, les citoyens, les groupes locaux, etc.
À mon avis c’est comme ça que peut fonctionner la démarche zéro déchet, en mettant en relation différents types d’acteurs et c’est ainsi que notre programme Territoires Zéro Waste est bien placé pour les soutenir dans ce projet. Dans tous les cas, il est très avantageux pour un.e élu.e de s’inspirer de cette dynamique citoyenne.

On va notamment organiser fin Juin-début juillet, le premier festival Zéro Waste dont l’objectif est de, pendant 3 jours, réunir tous ces acteurs du mouvement zéro déchet en France, à travers des ateliers pratiques et des conférences.
C’est vraiment un événement où j’encourage tous les élus.es qui sont intéressés par ces questions à venir pour s’en inspirer, et comprendre tout ce qu’il se passe aujourd’hui autour du zéro déchet.
Le festival se déroulera d­­ans le parc de La Villette à Paris : « the place to be » ! 🙂