Le 7 novembre dernier, Lyon a été élue capitale européenne du tourisme durable. Un prix prestigieux qui récompense la métropole pour ses mesures innovantes prises dans le secteur du tourisme….

Le 7 novembre dernier, Lyon a été élue capitale européenne du tourisme durable. Un prix prestigieux qui récompense la métropole pour ses mesures innovantes prises dans le secteur du tourisme.

Les enjeux du tourisme durable

Loin de son image d’Épinal, le tourisme est bien trop souvent, malheureusement, une activité qui a un fort impact négatif sur l’environnement. Le comportement des touristes est montré du doigt à cause des pollutions et des déchets qu’ils génèrent, au détriment des habitants. Un constat établi par le ministère de l’environnement dans un rapport sur le tourisme en 2017 : «  les territoires à forte intensité touristique produisent en moyenne une quantité de déchets ménagers et assimilés par habitant supérieure de 27% à la moyenne nationale. » Il n’y a qu’à voir l’état d’une plage l’été pour comprendre l’ampleur du phénomène, même si des initiatives peuvent être mises en place pour lutter contre les dépôts de déchets et garder sa ville propre.

L’essor du tourisme et son importance économique pour les collectivités territoriales ne doivent pas faire oublier l’enjeu écologique qu’il représente. Il faut relever le défi d’un tourisme durable, qui est aussi utile que nécessaire.

Un nouveau prix européen

C’est pour favoriser la pratique d’un tourisme durable et respectueux de l’environnement que l’Union européenne a lancé, pour la première fois, un concours afin de désigner la ville européenne la plus innovante en la matière. Un jury d’experts composé de la commission européenne a donc étudié le dossier de 48 villes situées dans 19 états membres, avant de désigner vainqueurs Lyon et Helsinki, la capitale de la Finlande. Les deux reçoivent conjointement le titre de « Capitale européenne du tourisme intelligent 2019 ».

La récompense n’est pas seulement symbolique : les deux villes vont pouvoir profiter d’un an de campagne promotionnelle offerte par l’Union européenne et une exposition en leur honneur lors de la Journée européenne du tourisme. Lyon et Helsinki recevront également une sculpture en récompense pour leur centre-ville.

Lyon, un modèle à suivre

Mais le concours n’est pas uniquement là pour féliciter les bons élèves. Il a surtout été créé pour encourager « l’échange de bonnes pratiques en matière de solutions innovantes mises en place par des villes européennes afin de renforcer leur caractère durable et leur compétitivité en tant que destinations touristiques au sein de la nouvelle ère industrielle ». Un domaine pour lequel la ville française récompensée a beaucoup à apporter. Ce prix semblait même attendu : « la métropole lyonnaise à travers ONLYLYON Tourisme travaille en effet depuis de nombreuses années à développer un tourisme “intelligent” et une offre adaptée pour développer de manière harmonieuse son tourisme, tout en respectant l’équilibre et le bien-être de la ville et de ses habitants. »

Pendant un an, des représentants de la métropole lyonnaise vont parcourir le monde pour assister à des conférences, des rencontres, et ainsi, partager leur connaissance.

3 actions pour favoriser le tourisme durable

Mais dès aujourd’hui, plusieurs pratiques peuvent être mises en place par les collectivités territoriales pour développer un tourisme durable :

  • Favoriser les labels : L’environnement est un critère de choix, comme l’indique le rapport du gouvernement sur la fonction touristique des territoires : « En 2016, selon l’Eurobaromètre, plus de la moitié des Européens enquêtés affirme avoir pris en compte au moins un aspect environnemental parmi les quatre proposés pour choisir leur destination de vacances en 2015 ». L’obtention d’un label représente, certes, un effort financier et humain pour la collectivité, mais présente en retour deux avantages : on favorise l’environnement et on attire, de ce fait, davantage de touristes. C’est une démarche à réaliser en partenariat avec les établissements touristiques qui se trouvent sur le territoire, qui peuvent, eux aussi, obtenir un label, une marque ou une certification qui prouvent leur participation au tourisme durable.
  • Connaître et communiquer directement avec les touristes : l’office de tourisme de la métropole lyonnaise, baptisé « ONLYLYON Tourisme et Congrès » se montre à l’écoute des visiteurs, les oriente et les conseille. Il prend en compte les différents cas, « du touriste particulier au professionnel organisateur de congrès, salons ou de voyages et la presse. » Développer une plateforme identique et ainsi mieux connaître ses touristes et communiquer avec eux permet de faire une meilleure prévention face aux abus (dépôts de déchets,…) de mieux les répartir sur le territoire en fonction de ses capacités et de fidéliser une clientèle.
  • Développer l’itinérance douce : c’est un autre point prôné par le rapport du gouvernement sur le tourisme. Les transports doux (déplacement fluvial, à pied, à vélo ou à cheval) se développent considérablement ces derniers années. La France est aujourd’hui, après l’Allemagne, la deuxième destination mondiale du tourisme à vélo. L’écotourisme devient de plus en plus attractif. Renforcer les parcours pour l’itinérance douce permet l’essor d’un tourisme durable, tout en répondant à une demande sans cesse croissante.

Ainsi, contrairement à ce qu’on peut imaginer, le respect de l’environnement et le tourisme peuvent être complémentaires si les actions nécessaires sont correctement réalisées.