« A l’heure de la transition énergétique, imaginez une route capable de capter l’énergie solaire et de produire l’électricité dont nous avons tant besoin… ». Le domaine des énergies renouvelables fourmille d’innovations….
« A l’heure de la transition énergétique, imaginez une route capable de capter l’énergie solaire et de produire l’électricité dont nous avons tant besoin… ». Le domaine des énergies renouvelables fourmille d’innovations. La solution pour sortir du nucléaire et des combustibles fossiles a peut-être été inventée ici en France : la route solaire.
Une solution énergétique qui peut changer la donne
Avec les ratifications successives de l’accord de Paris de la COP 21 et l’avènement du développement durable, il devient indispensable de modifier nos modes de production d’énergie. Lundi 24 octobre 2016, Ségolène Royal, Ministre de l’écologie et du développement durable a visité l’usine SNA de Tourouvre, dans l’Orne et inauguré le début de travaux qui pourraient être une révolution énergétique : la première route solaire.
Le chantier a commencé il y a une dizaine de jours à Tourouvre, dans le Perche (61). L’idée est au final très simple : il s’agit d’un revêtement routier composé de capteurs photovoltaïques, suffisamment solides sur lesquels les véhicules peuvent circuler y compris les poids lourds. La chaussée Wattway (nom du revêtement) fournit ainsi de l’électricité, énergie propre et renouvelable, tout en permettant la circulation de tout type de véhicule.
On doit le concept à la société française Colas : selon elle, 20 m2 de dalles suffiraient à alimenter un foyer. Le réseau routier français fait un peu plus d’un million de kilomètres de voies diverses, imaginez le potentiel du dispositif ! En décembre, la Ministre annonçait l’objectif de 1000 kilomètres de routes solaires d’ici 5 ans.
« Une route qui produit de l’énergie grâce au soleil, c’est vraiment une grande première, c’est génial comme idée ! Ça a vocation à faire d’autres progrès technologique et je suis sûr, qu’un jour, on pourra rouler sur une route solaire avec des voitures électriques qui se rechargeront sur cette route » Ségolène Royal.
Selon les dires d’Hervé Le Bouc, PDG de Colas, les routes sont « un gisement énergétique inépuisable » qui reste jusqu’à présent inexploité… Un potentiel qu’il suffit de convertir en centrales solaires géantes : « Les routes regardent le ciel 90 % du temps. […] Si on recouvrait un quart de ces routes, on assurerait l’indépendance énergétique de la France ».
La route solaire, concrètement, c’est quoi ?
Wattway est composée de cellules insérées dans un mille-feuilles de couches successives assurant robustesse et adhérence pneu/chaussée.
Ce matériau composite de quelques millimètres d’épaisseur permet de s’adapter aux dilatations thermiques de la chaussée et aux charges des véhicules, garantissant ainsi durabilité et sécurité.
Les panneaux sont tout simplement collés sur la chaussée déjà existante, comme du carrelage, puis recouvert d’une résine qui va conférer l’adhérence nécessaire au trafic routier. Tous les jours, 2 000 véhicules et 150 poids lourds rouleront sur le kilomètre de route solaire testé. Selon les prévisions, ce kilomètre est censé pouvoir alimenter l’éclairage public d’une ville de 5 000 habitants.
Auparavant, le dispositif avait déjà été testé en trois endroits, mais uniquement sur de petites surfaces comprises entre 20 et 40m2 (à Grenoble, à Chambéry et dans les Yvelines).
Produit par la société SNA qui s’est vue commandé près de 5 000 m² de ces dalles photovoltaïques, Wattway présente l’avantage de produire de l’énergie électrique sans empiéter sur les surfaces agricoles et les paysages naturels contribuant ainsi à augmenter la part du photovoltaïque dans le mix énergétique en France et dans le monde.
Cette énergie propre, renouvelable, et surtout, disponible en abondance nécessite en plus qu’un minimum d’entretien. Tout d’abord, les travaux nécessaires à la mise en place d’une chaussée Wattway sont très simples. Pas besoin de casser la route pour la reconstruire : le revêtement se pose par-dessus la chaussée déjà existante, un peu comme on poserait un carrelage. Quant à l’entretien, il est quasi nul : les pavés photovoltaïques se nettoient automatiquement grâce à la pluie, au vent, ou encore au passage des véhicules.
D’ici à 2021, si le plan de bataille est respecté, la France devrait compter 1 000 kilomètres de routes solaires, financés à hauteur de 5 millions d’euros par l’Etat. De quoi alimenter 5 millions de Français en électricité…