Soucieuse d’accompagner tous les modes de logement, la commune de Rezé en Loire-Atlantique s’apprête à accueillir ses premières tiny house et leurs habitants. Au cœur de cette ville de 40 000 habitants, ce nouveau mode d’habitat se veut plus accessible et écologique.
Répondre à la demande des citoyens
A Rezé, tout a commencé quand la municipalité a reçu des demandes de citoyens désireux d’installer leur tiny house dans la commune. Venu des Etats-Unis, le concept consiste en de petites maisons en bois, qui roulent. Minimalistes, ergonomiques, elles associent fonctionnalité et confort. « On constate une émergence de cet habitat alternatif, plus écologique, plus accessible, plus souple mais aussi mobile et en lien avec la nature » constate Véronique Charbonnier, adjointe au maire de Rezé en charge du logement, de l’habitat mais aussi des seniors et du dialogue citoyen. Pour répondre à ces sollicitations, la commune a cherché un site capable de les accueillir. Un terrain de 6 700 m² a finalement été sélectionné en cœur de ville, à deux pas du tramway qui relie la commune à Nantes. Le site retenu a fait l’objet d’un zonage spécifique qu’il a fallu intégrer au plan local l’urbanisme de la commune.
Nous avons cherché le bon endroit. Cette localisation répond à un souci d’habitat en centre-ville où les loyers sont plus chers. Il faut que chacun puisse trouver un toit, selon ses moyens et ses envies.
Les tiny house offrent ainsi une alternative économique. Avec une surface habitable généralement comprise entre 10 m² et 20m², ces habitations se vendent à partir de 20 000 euros en moyenne pour les plus petits modèles. Le terrain sélectionné devrait accueillir entre trois et six maisonnettes. La mairie de Rezé n’en fera pas l’acquisition, laissant aux futurs propriétaires le soin de choisir leur logement et de l’acquérir.
« Nous allons viabiliser le terrain choisi et les futurs habitants paieront un loyer qui visera à rembourser ces opérations » précise l’adjointe au maire qui prévoit une dépense de 142 000 euros. Les propriétaires paieront également les taxes d’urbanisme, comme pour une maison classique. « Nous discuterons de ces conditions financières avec les futurs habitants. » En effet, la commune prévoit de prendre un temps d’échange avec les candidats.
Un projet bien pensé
La collectivité a lancé un appel à candidature pour peupler le terrain de tiny house. Ouverts à tous, les amateurs avaient alors trois mois, entre juillet et septembre, pour adresser une lettre d’intention et un descriptif du projet d’habitat.
Parmi les rares conditions, celle que l’habitation installée soit réalisée par un professionnel et non en auto-construction. La commune a reçu plus de candidatures que d’emplacements disponibles et va donc procéder à une sélection.
Des gens de Rezé et d’ailleurs ont répondu. Nous allons rencontrer chaque candidat pour échanger sur le projet et garantir un mode de vie participatif.
Véronique Charbonnier espère qu’une vie de quartier prendra forme entre les habitants des tiny house et qu’ils y apporteront les spécificités que l’on peut imaginer autour d’un tel concept, peut-être un jardin partagé en tête.
« Nous verrons ce que les candidats vont proposer ! J’espère qu’ils impulseront une nouvelle dynamique » s’enthousiasme l’élue. Quoi qu’ils envisagent, les futurs habitants savent que c’est un contrat à durée déterminée qu’ils s’apprêtent à conclure, la commune limitant l’expérimentation à dix ans.
Vers un déploiement plus large dans la commune
Confié au service urbanisme, le projet doit faire ses preuves avant qu’une autre alternative, via un second terrain de 3 500m², déjà repéré par la ville, soit dédié à cet habitat de façon pérenne. « Les tiny house seront installées pour cinq ans renouvelables une fois. Les futurs habitants sont informés et pourront donc anticiper et prévoir la suite de leur parcours résidentiel. Il n’est pas non plus exclu, si ça marche, de migrer leur maisonnette mobile sur le futur terrain. ».
Le premier terrain retenu pour l’expérimentation s’avère en effet déjà voué à une urbanisation à long terme. Pour l’heure, les logements mobiles devraient prendre place sur le terrain de la commune avant la fin de l’année 2020.