Véritable enjeu collectif pour améliorer le service public, le numérique est aujourd’hui indispensable dans les communes
Constance Nebbula est élue à Angers et a en charge la délégation au numérique. Véritable enjeu collectif pour positionner le service public dans une démarche plus adaptée aux habitants, le numérique est aujourd’hui indispensable dans les communes. Echanges avec une élue qui navigue entre technique et pédagogie.
Le numérique : un enjeu collectif
Constance Nebbula pose le décor dès le début de notre échange : « le sujet du numérique est transversal. Il touche tous les domaines de la collectivité : du développement durable à l’éducation en passant par la culture, les transports, les logements. » Dès lors, pas question d’y échapper : « le numérique a changé notre façon de consommer, de nous déplacer ». L’enjeu pour les collectivités ? Ne pas subir ces évolutions, mais s’y adapter.
Car le numérique est aujourd’hui une ressource qui permet aux collectivités de s’adapter et de rendre les usages plus intelligents. Quelques exemples : « nous pouvons aujourd’hui organiser des lieux de vie qui comprennent des mesures et optimisations de la température ; nous pouvons penser aux usages du numérique dans les transports, du wifi et des bornes de recharges aux paiements dématérialisés. Les collectivités peuvent devenir plus efficientes et intelligentes grâce au numérique ».
Mais si les élus doivent s’approprier ces pratiques, c’est surtout « de façon intrinsèque à toutes les délégations », précise Constance Nebbula. Car le numérique ne doit pas être attribué à une seule délégation, mais apparaître dans l’ensemble des réflexions menées par la collectivité.
Les plus petites collectivités sont aussi concernées
Quand on parle de smart city, on imagine souvent des communes telles que Los Angeles, Paris ou Tokyo. Pourtant, l’élue au numérique nous explique que la smart City peut aussi être loin de tous ces modèles : « dissocier les communes rurales et les opportunités numériques est une erreur. Tous les territoires doivent se l’approprier pour être plus efficients. Smart city ne veut pas dire territoire urbain, mais concept d’évolution. Cela marche donc même dans les plus petites communes. D’autant plus que toutes les ‘petites communes’ sont vouées à grandir ! Il est donc important de se demander comment les technologies numériques peuvent être utiles pour cette évolution. »
Et la question du budget, qui se pose souvent dans les plus petites collectivités, est à anticiper sur le long terme. Car si les communes sont aujourd’hui de plus en plus contraintes dans leurs ressources, « ces coûts d’investissements dans le numérique permettront, à moyen et long terme, de diminuer les coûts de fonctionnement et finalement à la collectivité d’être bénéficiaire. Même à petite échelle, on peut faire beaucoup ! Par exemple pour la gestion du budget, du fonctionnement, de l’économie d’énergie des bâtiments publics, de la gestion de l’éclairage public… il y a énormément de possibilités. »
Du côté des élus locaux : un rôle pédagogique fondamental
« Il faut que les élus au numérique travaillent avec leurs collègues afin d’impulser une politique dédiée au numérique, quelle que soit la délégation ». C’est avant tout un travail de pédagogie : à la fois avec les élus, les services, les citoyens. Les nouvelles façons de travailler qu’apportent les usages numérique permettent aux collectivités d’apporter un service public plus percutant.
D’après Constance Nebbula, « le maire et les élus doivent porter ces choix politiques et surtout faire beaucoup de pédagogie ». Car c’est une véritable volonté politique que de se lancer dans le défi du service numérique. Pour mener à bien tout cela, les élus doivent expliquer les enjeux afin de lancer les mises en places dédiées. Grâce à cela, les services administratifs et techniques peuvent gagner en temps, en économies ou même en adaptabilité grâce aux innovations. Pour cela, Constance Nebbula rappelle l’implication de tous les instants des délégués au numérique – ou du Maire quand il n’y a pas de délégation : “les objets connectés sont très développés et peuvent améliorer la vie des administrés, mais pour cela, c’est un engagement personnel de l’élu. Il doit se lancer et avoir une démarche volontariste dans la mise en place des solutions technologiques”.
On retient de cette rencontre avec une élue dynamique que quelle que soit la taille de la collectivité concernée, le numérique est partout, et à portée de main. A charge maintenant aux élus de se saisir de cette opportunité !
Qui est Constance Nebbula ?
En 2014, Constance Nebbula a été élue conseillère municipale déléguée en charge du numérique et de l’innovation de la ville d’Angers, et est également devenue conseillère communautaire d’Angers Loire Métropole en 2016. Après des études de communication d’entreprise, de publicité, puis de communication politique à Nantes et à Paris, elle a été attachée parlementaire au Sénat entre 2014 et 2017.
Depuis 2017, Constance Nebbula est chargée de cours « stratégie de visibilité et réseaux sociaux » à l’Université Catholique de l’Ouest, et est en cours de création d’entreprise spécialisée dans le e-commerce.
Angers et la Smart City
Angers s’est engagée à devenir une Smart City en s’appuyant sur ses spécificités locales. Le territoire est aujourd’hui labellisé FrenchTech en tant qu’écosystème thématique sur l’IoT. Cette reconnaissance permet à Angers de se positionner comme une ville d’expérimentation pour les solutions connectées et innovantes. C’est dans cet esprit qu’a été créé le projet Pavic (Projet Angers Ville Intelligente et Connectée) mis en place en 2016, fruit d’un regroupement entre acteurs publics, académiques et économiques pour faire d’Angers une ville test pour des services ou produits connectés. Véritable laboratoire à ciel ouvert, Pavic permet d’évaluer la pertinence d’un dispositif connecté en situation réelle.