En ce 8 mars qui est la journée internationale des droits des femmes, rencontre avec une élue locale qui témoigne et nous parle de féminisme.
Le 8 mars c’est la journée internationale des droits des femmes. Une journée pendant laquelle les institutions, les entreprises, les collectivités, entre autres, promeuvent les doits des femmes à travers le monde. Le jour où, j’organise via différents canaux des messages pour sensibiliser un maximum de publics aux droits des femmes. Mes messages sont entendus mais ils ne sont pas les seuls.
Le féminisme au quotidien
Je suis féministe et ne le cache pas. Être féministe, c’est considérer que les femmes et les hommes ont les mêmes droits, alors, évidemment, je suis féministe. Beaucoup ne se l’avouent pas car le féminisme “fait peur”. Le mot engendre un tas de fantasmes auxquels on associe des actions violentes de femmes activistes. Moi, je suis une féministe “pacifique”.
Comme pour beaucoup, le 8 mars est pour moi l’occasion de faire la lumière sur la place des femmes dans la société. Dans ma collectivité, c’est l’occasion de parler des femmes et de leurs combats, auprès des enfants des écoles, par exemple. Je suis très impliquée et suis également déléguée à l’égalité femmes / hommes pour ma commune.
Je le dis souvent avec humour, mais n’hésite pas à rattraper ce que j’appelle les “loupés” de mes collègues : ces phrases assez machos mais qui ne se veulent pas accablantes, le sexisme ordinaire en somme. Un jour, l’un d’entre eux m’a même remercié car, selon lui, sans moi il ne “remarquerait même plus les remarques sexistes”. Il y a encore du travail !
Souvent, quand je vais au salon des maires de mon département ou quand j’assiste à une réunion, j’observe plus de costards sombres à chemises blanches et cravates bien taillées que de femmes à la tribune. Un spectacle qui m’attriste. Je m’efforce d’encourager les femmes de mon entourage à s’engager et je n’hésite pas, à l’occasion du 8 mars, de les convier aux échanges que j’organise sur l’empowerment au féminin. Des rencontres qui ont le mérite de créer un réseau entre les femmes du territoire. Beaucoup se connaissent de vue mais n’échangent pas. Elle sont entrepreneurs, salariées ou à leur compte mais, si elles n’ont pas d’enfant du même âge, elles ne se côtoient pas beaucoup.
La journée du 8 mars
Vous vous en doutez, la journée internationale des droits des femmes du 8 mars, est donc pour moi une journée pleine d’espoir et d’enthousiasme en faveur de la cause féminine. Une journée trop courte tant mon désir d’organiser des actions – profitant de la couverture médiatique ponctuelle – est grand.
Sauf que mon enthousiasme partagé, j’en suis sûre, par des milliers de personnes et notamment des directions marketing de grandes entreprises, n’est pas traduit de la même façon partout. Quand certaines de mes collègues organisent des rencontres contre les violences faites aux femmes, que d’autres font des rendez-vous labélisés “sexisme pas notre genre” et que le kit pour une communication non sexiste sort, certaines marques de vêtements offrent une culotte gratuite dès l’achat d’un soutien-gorge. Merci.
Quelle ampleur donner à cette journée sans bouquet de roses à -50% pour le 8 mars ? Sans sous-vêtement offert ? Peut-être même que certains oseraient une petite réduction sur les centrales vapeur en ce “jour de la femme” comme ils disent 😉
Une rapide mise au point : non il n’existe pas un prototype de LA femme. Je vais peut-être vous étonner et risque même de vous déboussoler mais les femmes sont toutes différentes ! “L’espèce féminin” n’en est pas une, le gène du ménage et celui des enfants ne coulent pas plus abondamment en nous que chez les hommes. C’est bien l’éducation qui oriente les choix et aptitudes des petites filles, des jeunes femmes et des femmes.
J’aime le dire, le 8 mars ce n’est ni la journée de l’aspirateur, ni celui des culottes gratuites mais bien la journée internationale des droits des femmes.
Pour toutes les entreprises désireuses d’être à la pointe de l’actualité mais ayant peur de ne pas avoir de sujet à aborder… Ne vous inquiétez pas les femmes sont partout et tous les sujets du quotidien sont concernés : politique, économie, transport, Histoire, … Si vous avez peur de lancer une promotion qui pourrait être considérée comme sexiste, ne le faites pas et donnez aux associations qui s’engagent, elles, pour les femmes et leurs droits.
Depuis que nous pouvons avoir un compte en banque et travailler sans l’autorisation de notre mari – attention, spoiler alert : oui, les femmes ont ces droits depuis 1965 – nous pouvons nous acheter des sous-vêtements sans problème 😉