Aujourd’hui dans “vie d’élue” nous retrouvons Marie qui nous parle de la période “d’entre-deux” entre fin de mandat et élections à venir !

Dans nos témoignages de “vie d’élue” nous retrouvons Marie qui est élue municipale, elle est déléguée à l’action sociale et souhaite se représenter. Un pied dans le mandat, un autre dans la future campagne, elle nous dit parfois perdre la tête. Echanges avec une élue qui se demande tous les jours où placer le curseur.

A mi-chemin entre finir le mandat…

Je suis en poste depuis 2014 et dans ma vie d’élue je suis donc tous les jours sur le terrain, de fait, j’entends beaucoup d’administrés parler de l’avenir de leur commune. Certains me posent même des questions “vous représentez-vous ?” “et toi, tu fais quoi en 2020 ?”… Et souvent, alors que j’aime beaucoup ce que je fais, je n’arrive pas à me positionner. Toujours prise par mon mandat et mon action quotidienne, je souhaite finir en beauté et boucler le programme que nous avons défendu il y a 4 ans, mais ce n’est pas tous les jours facile.

Alors, je m’organise pour cacher mon incertitude. Je pourrais assumer mon positionnement, mais cela viendrait à entraîner les autres membres de l’équipe : la tête de liste, ceux qui le suivent, or, personne n’est réellement clair avec cette situation. Je suis devenue une experte du “tourner autour du pot” : laisser entendre un message sans trop en dire, faire des réponses de normands sont aujourd’hui mes spécialités. Cependant, beaucoup attendent et les paris sont déjà lancés. Mais à 20 jours du repas des aînés, un mois – ou presque – des voeux du Maire, des bourses aux jouets, des animations de fin d’année, des spectacles et contes de Noël, est-ce vraiment le bon moment pour se déclarer ?

Et puis, il me reste encore beaucoup à faire ! D’une RPA à une EHPAD, des enfants aux seniors, du CMJ à toutes les autres activités, nos engagements étaient audacieux et il nous reste encore beaucoup à faire. Les membres non élus du CCAS ne veulent pas entendre parler de la campagne – et je les comprends – il est donc nécessaire de maintenir le navire à flots.

… et commencer une campagne

Pourtant, j’aime ma délégation et ma vie d’élue, mais j’ai envie de voir d’autres choses. Je me suis engagée dans des groupes de travail mêlant citoyen.ne.s et élu.e.s pour connaître d’autres regards, avoir d’autres perspectives.

J’ai parlé de ma place sur la future liste, de ma délégation, et quand je m’imagine aborder des sujets de transition, de qualité de vie ou de nouvelle gouvernance locale, je ne peux m’empêcher de rêver à ce nouveau mandat. Les opportunités sont grandes et enthousiasmantes, si les électeurs nous réélisent et que j’obtiens cette nouvelle délégation je deviendrai encore plus motivée.

Mais penser à plus tard ne m’incite plus à me donner à fond aujourd’hui. Et pourtant, il y a encore beaucoup à faire ! Chez nous, la problématique ne me concerne pas seulement, beaucoup d’adjoint.e.s, de conseiller.e.s délégué.e.s se posent également la question. Et chacun essaie de se placer. Entre ceux qui pensent au mandat actuel et à sa qualité, ceux qui pensent à leur place sur la liste, ceux qui se projettent un peu vite à demain, trouver le juste milieu n’est pas souvent facile. Alors, je ne me projette plus et je travaille au jour le jour, toujours avec cette idée de future mais jamais sans oublier le quotidien.

Retrouvez d’autres témoignages de vie d’élue : ici