Courir et ramasser les déchets : cette activité peut vous paraître saugrenue et pourtant le plogging compte aujourd’hui de nombreux adeptes. A la fois sportive et citoyenne, cette activité a tout…
Courir et ramasser les déchets : cette activité peut vous paraître saugrenue et pourtant le plogging compte aujourd’hui de nombreux adeptes. A la fois sportive et citoyenne, cette activité a tout pour être encouragée, et pourquoi pas, initiée directement par les collectivités locales.
Le plogging, une pratique originale venue de Suède
Associer pratique sportive et engagement citoyen, il fallait y penser. En Suède, c’est le cas depuis plusieurs années avec le plogging, une activité qui a pris une importance considérable en peu de temps. Le concept est simple, comme le montre son étymologie : le plogging est un néologisme issu de la contraction du terme anglais « jogging » et du verbe suédois « pocka upp » qui signifie tout simplement “ramasser”. Quelqu’un qui pratique le plogging va donc ramasser tous les détritus qu’il rencontre sur son chemin pendant qu’il court.
C’est une activité physique, accessible à tous comme le jogging, chacun pouvant aller à son rythme, tout en étant plus complète puisqu’on se muscle les abdos en se penchant ainsi que les bras en portant les déchets jusqu’à la poubelle. Et c’est une activité citoyenne puisqu’on agit directement sur la propreté de son environnement. Cette pratique véritablement écolo-sportive présente aussi l’avantage de pouvoir se pratiquer partout ; en ville comme en campagne, dans son quotidien comme en vacances.
Une activité écologique et sportive qui fait le tour du monde
Le succès du plogging tient à son mélange des genres et à son double bénéfice : on pratique une activité sportive pour s’entretenir physiquement, ce qui a un impact sur notre santé physique et par la même occasion, on agit comme un citoyen responsable en faisant un geste pour la planète et en entretenant son voisinage, ce qui a un impact sur notre moral et notre bien-être. Désormais, la maxime serait « un corps sain dans un environnement sain ».
Surtout que le défi est de taille : le problème des détritus est un enjeu majeur pour l’environnement entre les nombreux mégots, les emballages, les canettes ou les bouteilles que l’on retrouve constamment dans nos rues. Et sur les plages, le problème est d’autant plus grave que le continent de déchets que l’on trouve dans l’Océan Pacifique connaît une croissance exponentielle. Le plogging est simple, efficace et répond à un réel besoin ; il n’est pas étonnant que l’idée a, depuis, quitté la Suède pour se répandre à travers le monde.
Run Eco Team, l’association qui a importé le concept en France
En France, c’est une association nantaise, Run Eco Team qui a contribué à rendre cette pratique populaire. Active depuis 2016, cette initiative citoyenne a su convaincre de nombreux adeptes : elle compte à ce jour plus de 20.000 membres, qui ramasseraient 50.000 tonnes de déchets par semaine. Cette communauté, très présente sur les réseaux sociaux, a aussi développé son réseau sur le terrain, avec plus de 45 groupes locaux, localisés en majorité dans les grandes villes françaises.
Très organisé, Run Eco Team a crée une application, Runner Map, qui répertorie les parcours plogging effectués par les membres inscrits. Elle permet de noter le parcours selon trois critères : « propre », « moyennement sale » et « très sale ». Si le plogging présente l’avantage de pouvoir s’effectuer seul et spontanément, le fait de pouvoir s’appuyer sur un groupe et une communauté permet une plus grande émulation et accentue la motivation des adeptes. Si vous souhaitez en savoir plus sur cette association, vous pouvez les contacter sur leur site ou connaître les prochains événements sur leur groupe Facebook.
A quand une promotion par les collectivités locales ?
Si le phénomène est en pleine expansion depuis quelques années, difficile de déterminer aujourd’hui s’il existe un réel engouement durable pour le plogging ou si nous avons affaire à un simple effet de mode. L’emprise des réseaux sociaux sur cette pratique, notamment en Suède, son pays d’origine, où il est de bon ton de se prendre en selfie pendant qu’on ramasse un déchet, semble indiquer que ce sport représente, pour beaucoup, la dernière tendance du moment, et donc qu’il sera amené à être remplacé.
Pourtant, son concept simple et efficace nous fait espérer le contraire. Il serait peut-être temps d’intégrer cette pratique dans la vie de tous les jours pour permettre de la pérenniser. Deux institutions ont un rôle à jouer pour atteindre cet objectif : l’Éducation nationale, en organisant des plogging dans les établissements scolaires afin de sensibiliser les élèves. Et les collectivités locales, en organisant des événements pour faire découvrir cette activité à leurs habitants et en accompagnant les initiatives déjà existantes.