5 phrases entendues dans les couloirs de la mairie

Être élu, ça ne s’apprend pas. Beaucoup nous le disent, il faut faire « sur le tas » et compléter – éventuellement – les savoirs-être avec des sessions de formation. Alors, des échanges stratégiques, comiques ou révélateurs se font régulièrement entendre et en amusent plus d’un… Le lieu de prédilection pour cela : les couloirs de la collectivité.

Là où se s’avouent les difficultés non assumées en réunion, les sujets officieux qu’il faut partager, ces couloirs, lieux stratégiques des mandats, ont entendu plus d’informations compromettantes que les élus eux-mêmes.

Nous nous sommes glissés dans les allées d’une mairie et vous livrons les 5 phrases les plus souvent entendues.

« T’arrives à tout gérer toi ?! » – Florence, adjointe

A la prise de fonction, les premiers arrivants se rendent compte de l’engagement. Le temps associé au mandat est « phénoménal » comme le dit Florence. Parfois, plus de 30 heures par semaine et ça, les élus n’en parlent pas assez. Entre eux, oui, mais le débat associé est encore trop peu engagé. Si le Sénat ouvre le sujet du statut de l’élu, les décisions ne sont pas encore prises et semblent être loin du quotidien des élus.

Travailleur, parent, parfois membre ou bénévole dans une association – oui ces profils de bénévoles au grand réseau sont alléchants – les nouveaux élus apprennent à :

• Réduire les heures de sommeil
• Faire passer le temps personnel après
• Réorganiser l’agenda pour valser entre les dossiers mairie et les engagements professionnels
• Courir et gagner en endurance.

Mieux qu’un sport, le mandat c’est de l’entretien pendant 6 ans !

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« C’est pour quand le putsch ?! » – un adjoint de la majorité

Qu’on se le dise, qui n’a jamais râlé ou contesté le choix du Maire depuis le début de son / ses mandats ? Rien ne vous oblige à l’avouer mais les réflexions pour renverser le maire vont souvent bon train… Parce que, oui, ça fait du bien d’imaginer un futur souhaitable et différent en temps de tension.

Oui mais… après « c’est quand le putsch » vient « qui prend la suite ? » et dans les villages, la liste des élus volontaires est très réduite, voire inexistante.

A rêver de putsch les élus tombent parfois dans de belles illusions… par contre c’est une belle échappatoire en temps difficiles, alors ne freinez par votre imaginaire ?

“Avec un maire de 70 ans et un 1er adjoint de 75, on ne peut pas faire une politique à 20 ans… ils ne savent même pas s’ils seront encore vivants !” – Martine, conseillère municipale

Les élus se posent souvent la question de demain. Demain, quel avenir ? Demain, quel projet ? Demain, quelle liste ? L’avenir est le sujet constant pour les acteurs de la vie locale. Mais effectivement pour parler avenir, il faut se projeter… Même si certains, plus âgés, gardent la pêche !

« T’as compris quelque chose à la déclaration d’impôt ?! » – Yves, adjoint

Les impôts, les déclarations, ces marasmes sont tout aussi effrayants qu’incompréhensibles.  En 2016, la réforme des impôts déclarés par les élus locaux est venue rendre la tâche plus difficile encore. Le prélèvement à la source a débuté – pour les élus – il y a 2 ans avec toutes les questions associées.

C’est comme ça, qu’en voulant noter ses indemnités d’élus sur la déclaration en ligne, Céline a fait une erreur de case et a déclaré…la prise en charge d’un adulte à l’étranger !

Rendez-vous en avril pour les prochaines originalités de la déclaration ?

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« A faire des réunions aux heures de retraités on a que des politiques de vieux ! » – Christophe, conseiller municipal et directeur d’entreprise

Christophe a un très bon profil, à la fois pro du digital et intéressé par la chose public, son expérience de chef d’entreprise est très utile pour le club d’entrepreneurs de l’intercommunalité. Oui mais voilà, Christophe ne compte pas ses heures. Alors quand son collègue lui propose une réunion le jeudi à 10h et ce, depuis le début du mandat, Christophe ne mâche pas ses mots.

La question des horaires de réunion est primordiale et souvent bien peu considérée. Beaucoup de citoyens mais aussi d’élus reprochent un manque de représentativité des classes travailleuses et actives car pour être élu il faut du temps. Qui a du temps à proposer ? Les retraités. Mais une politique essentiellement incarnée par des plus de 65 ans a un impact sur la vie de la commune. Christophe le dit avec rage mais n’a pas tort… en début de mandat, pensez aux heures de réunions et prenez l’avis de vos collègues au risque de les perdre, ou de proposer des « politiques de vieux » comme dirait Christophe.